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Ai confié, sur un petit air d’automne,
Trois petits mots d’amour,
Au vent qui les emporte,
Et me laisse bien seul,
Sans attendre réponse.
*
J’ai tant marché,
Exploré tant d’ouvrages,
Tous disaient bien mieux que moi
Les mots tendres que j’attendais.
*
Je vous ai regardé.
J’ai tenté de vous suivre.
J’admirais en secret votre art :
C’est brillant de savoir répondre
A des flots roulants de questions saugrenues.
*
Parfois il me prend
L’envie de secouer
Le cocotier des mots
Pour qu’il en tombe des livres.
.
Rien ne vient jamais
Les vers
Sans doute
Pas assez mûrs
Résistent à mes secousses
*
Je reviens alors sur mes pas
En dedans ça pleure
J’emprunte les mots des autres
Relis ceux-là
Déposés en des soupirs d’aube
En des lassitudes d’après-midi
En des inquiétudes noctambules
.
Je lis et je relis
Mais je ne comprends pas
Ce qui résiste encore
*
J’ai déposé trois mots d’amour
En l’urne souveraine des postes
.
A charge du facteur
D’en acheminer les rêves.
.
Manosque, 25 septembre 2010
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