L'affiche a figuré quasiment de suite sur mon agenda de concerts. Il s'agissait quand même de retrouver Syd Matters, qui m'avait beaucoup plu en 2008, auréolé d'un nouvel album ("Brotherocean", que Mr Erwan avait évoqué chez Mlle Eddie), et aussi, pour une fois signalons-la, une première partie de haut niveau, puisqu'il s'agissait de H-Burns. Un peu honteux, je rentre dans un Krakatoa très bien rempli alors que, justement, H-Burns vient de commencer...
Renaud Brustlein est tout seul sur la grande scène du Krakatoa, et distille un folk-rock de belle tenue, forcément rendu un peu sec par l'absence d'arrangements, mais la plume est toujours pertinente, la vois du Drômois est toujours aussi particulière, ni traînante ni entraînante, pas forcément agitée mais pourtant assez vibrante. C'est du folk, mais personnellement, je rapprocherais certaines chansons du post-rock, pour l'importance des creux dans les mélodies et la forte teneur visuelle des chansons (mais ce n'est pas illogique, Renaud ayant été membre d'un groupe de post-rock, Don't Look Back). S'il est certainement appréciable de voir H-Burns en formation complète, l'avant-goût était parfaitement prenant, et venait confirmer pour ma part tout le bien que je pense de "We Go Way Back", son dernier album.
Le site de H-Burns / Son MySpace
J'avoue ne pas être un grand connaisseur de l'œuvre de Syd Matters, ayant une relation en dilettante avec le groupe. Non que je n'apprécie pas, mais l'excellente impression qu'ils m'avaient faite en 2008 m'a paradoxalement un peu bloqué quand il a fallu aborder les disques de Jonathan Morali et ses copains. Et je ne pense pas que ça change d'aussitôt, tant la prestation de ce vendredi d'octobre s'est révélée mélodique, pleine d'énergie et de poésie, mais aussi riches en ambiances et arrangements soyeux. Les titres, issus des quatre albums, se mêlaient les uns aux autres avec un naturel désarmant, pour définir un seul et beau voyage, aux confins d'un univers où cohabitent pop, folk et rêverie étoilée. Malgré les petits soucis de voix de Jonathan Morali, le concert a amplement confirmé le potentiel scénique de Syd Matters, définitivement un des plus beaux fleurons pop de l'hexagone. Et que je me dois de découvrir en profondeur !
Le Site officiel / Le MySpace de Syd Matters