A bullet in your head

Par Katchoo86

Attention les enfants, ce que vous allez lire contient des spoilers au sujet du premier épisode de la série The Walking Dead diffusée sur la chaine américaine AMC. Si vous ne voulez rien savoir avant de découvrir vous-même cet épisode, ne lisez pas ce qui suit.

Voilà, c’est fait. Mais quelle longue attente tout de même. Alors autant vous le dire tout de suite, je n’ai pas été déçue par ce premier épisode, mais je ne m’attendais pas non plus à ça. Et ce n’est peut-être pas plus mal.
La séquence pré-générique va nous planter un décor sobre, simple, sans concession, bref on est pas là pour rigoler. On n’est pas dans un zombie movie fun où  le gore va permettre de relâcher un peu la pression pour que l’on se dise, bah de toute manière c’est du cinéma. Non, ici le réalisme est de mise, on est vite happé par le déroulement de l’intrigue, que l’on connaisse le comic ou non. Dans cette séquence donc, Rick arrive dans une station service pour se ravitailler en essence. Il se retrouve dans un cimetière de voitures (et d’hommes) où quelques vestiges d’une vie normale subsistent. Des jouets et des peluches jonchent le sol. En explorant le site, Rick va tomber sur une petite fille dont il va d’abord apercevoir les pieds crasseux, en regardant sous une voiture. La petite ramasse un ours en peluche mais on ne voit pas son visage. Rick va à sa rencontre, et essaie de la rassurer. Lorsqu’elle se retourne, et à peine découvre t-il qu’il est déjà trop tard pour elle, que la petite zombie s’approche dangereusement. Après un moment d’hésitation, il lui tire une balle dans la tête à bout portant, l’enfant s’écroule en arrière.

Cette scène est inédite. Elle ne figure pas dans la bande dessinée et permet ainsi de se démarquer de celle-ci en rajoutant d’emblée une ambiance des plus pessimistes. La suite nous la connaissons (avec quelques variantes, notamment lors de la scène où Rick se fait tirer dessus, mais je n’y ai pas vu un non respect de l’œuvre de Kirkman).
Ce qui m’a frappée dans ce premier épisode, c’est donc la vision nouvelle qui est apportée à la thématique du zombie, par le biais de ce format qu’est la série télé. Tout le long de l’épisode, on n’entend pratiquement pas de musique. Les morts vivants eux sont tout simplement parfaits, autant dans la gestuelle qu’au niveau du maquillage, ils sont d’un réalisme surprenant, c’est épatant.


Je vais vous parler de ma scène préférée, la plus émouvante de ce premier épisode, et qui est d’ailleurs aussi la plus prenante dans les premières pages du comic-book. Il  s’agit de la scène avec la bicycle girl. Elle est ici couplée avec celle de Morgan qui tente de tirer sur sa femme transformée en zombie. Les deux héros tentent d’abord de repérer leur proie, Rick est dans un parc et n’a qu’à suivre la trace du zombie rampant, Morgan lui, doit d’abord attirer l’attention des zombies en leur tirant dessus au risque que sa maison soit encerclée. Il accroche la photo de sa femme pour se donner du courage, mais rien n’y fait. Rick lui  prendra le temps de « libérer » sa victime, avec une assurance qui nous nous en doutons finira par s’écrouler au fil des épisodes. Bref, c’est du grand art, Frank Darabont a encore frappé.

Il me tarde donc vraiment de voir la suite car ce premier épisode s’achève juste après que le cheval de Rick ait subi son triste sort (c’est d’ailleurs l’unique scène de tripaille), il y a en tout cas un incontestable et remarquable travail d’adaptation, et il n’y a pas de raison pour que les autres épisodes ne tiennent pas la route.