Margaux Motin, éd. Marabout
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Margaux Motin affiche son pedigree dans le carton où elle renferme : 32 ans, Mère Illustratrice/ Bd blogueuse/ accro aux godasses. Elle s'épingle en sept visages au moins pour s'affirmer surtout inclassable ou plutôt incasable. Combien de contorsions et d'acrobaties faut-il pour loger à la même enseigne toutes ces identités ? Claustro, Margaux a besoin d'air et fait valser dans son tourbillon pas mal de cloisons. Dans ses planches d'abord, toutes ses vignettes sont ouvertes, nul trait noir autour pour limiter le dessin. Margaux explose les codes dans cette BD autobio (from blog) plus sincère que le vieux Rousseau et déjantée au possible. Quand elle se met à nu, la confessée impénitente n'hésite pas à tout dire et surtout ses travers, sa paresse de mère (ah que c'est bon une couette chaude le matin ! ), son goût immodéré pour le vin rouge et son compagnon fort en bouche, le gros mot. Au final tout ce qu'une femme du monde n'a pas le droit de dire. Il y a incontestablement la fougue de la grande Satrapi dans le style. Cette théorie de la contorsion, c'est aussi ça, tordre le nez au net, au poli et à la révérence. La femme des années 2010, cette girly, post-ado revendique, pour le meilleur, haut et fort sa paillardise. Le propos est grivois et l'amour pour ses proches, fille, mari, papi, (etc...), bien sensuel. La femme est tactile et touche tout ce qui bouge, ses godasses, ses copines enceintes, sa fille bagarreuse et son public aussi qui en redemande. Son premier album « J'aurais adoré être ethnologue » s'est vendu à 50 000 exemplaires. On dit mieux pour le second ?