SAFIA : des camps de refugiés à Djibouti aux lambris parisiens

Par Citoyenhmida

Encore une autobiographie ! Encore un destin hors norme !

Encore une africaine  partie de rien qui réussit sous le soleil de la douce France !

Cela pourrait lasser certaines ou au contraire faire rêver des milliers de candidates à l’immigration. Mais ce n’est pas l’objet de ce billet.

Je me contenterai juste d’évoquer le livre de Safia OTOKORE paru  chez Robert LAFFONT en février 2005 sous le titre : « Safia, un conte de fées républicain ».

Très bien engagée dès les premières lignes, cette autobiographie plante  d’emblée le décor : «  Je suis née pauvre.  Je suis née femme. Je suis née noire. Et je suis née musulmane ».

Quand il arrive aux dernières pages de ce livre et qu’il   lit : « je suis devenue non seulement citoyenne de plein droit, mais surtout actrice de la vie publique », le lecteur aura mesuré le chemin invraisemblable traversé par Safia, la petite somalienne réfugiée à Djibouti devenue, par la force du hasard et par la volonté farouche de s’en sortir, une citoyenne française à part entière, qui siège au conseil national d’un grand parti.

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Rien n’aura été occulté dans cette autobiographie, mais rien aura été exagéré ou démultiplié. Ni les souffrances, ni la misère, ni les chances ni les efforts, ni les bonnes volontés ni les difficultés, ni les mutilations physiques,  ni les réussites professionnelles, ni les sacrifices ni les moments de bonheur. Le récit d’une  vie pleine et riche.

Je ne suis pas très porté sur les récits de ce genre, qui s’avèrent en général assez mièvres. Mais il faut reconnaitre  que Safia Otokoré sait intéresser par son  écriture alerte et son  sens du détail utile.

Par ailleurs, il faut signaler  la sincérité de l’auteur qui reconnait « être entrée en France par le haut » et que « si elle y était arrivée femme de ménage, sans argent, sans contact, sans amis, jamais elle ne serait parvenue à construire ce qu’est sa vie aujourd’hui ».

On ne saurait trop conseiller ce livre  à toutes les femmes qui veulent tenter l’expérience de l’immigration et aussi aux immigrées qui ont choisi de rester définitivement en France.