Bouchouta Fares, 27 ans, a été déféré devant la justice d'Oum El Bouaghi et a été condamné lundi à cette peine pour "atteinte à un précepte de l'islam".
Farès n'est pas un terroriste. Aussi ne bénéficie-t-il pas de la rahma. Alors que le terroriste est arrêté pour port d'armes puis grâcié au mépris d'une loi réelle (les dispositions énoncées dans la Charte pour la paix et la réconciliation nationale), Fares est condamné pour port de sandwich puis condamné au nom d'une loi fictive : il n'y a aucun texte qui punit les citoyens pour "atteinte à un précepte de l’Islam". Mais de cela, le procureur d'Oum-El-Bouaghi n'en a cure : il n'est pas chargé de rendre la justice.
Tout ça pour dire que c'est un peu de la faute à Farès : il aurait dû intégrer un groupe armé au lieu d'un groupe de non-jeûneurs.
Cela dit, Farès a été "capturé" comme un terroriste. On lit, en effet, dans le journal : "Agissant sur renseignement, la police de la localité proche de Ain el Beida, a fait une descente dans un lieu abandonné du centre-ville à la recherche d'un groupe de non-jeûneurs. Tous ont pu prendre la fuite à l'exception de Fares qui a ensuite été placé sous mandat de dépôt".
Maintenant qu'il est considéré comme terroriste pour n'avoir pas jeûné, Farès va-t-il bénéficier des mesures de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale ? Pourquoi pas ? Ahmed Ouyahia l'a répété devant les députés : la main de l’Etat demeure tendue à tous les citoyens égarés qui sauront encore se ressaisir pour bénéficier de la clémence de leur pays. Et il a ajouté ceci : " Les pouvoirs publics tiennent à mettre en œuvre rigoureusement les dispositions énoncées dans la Charte pour la paix et la réconciliation nationale "
Le Matin