Avec plus d’un million d’inscrits en France et malgré une interface peu ergonomique, la plateforme sociale online Facebook est entrain de devenir LE service incontournable de l’année 2008. Un succès que l’on doit, entre autre, aux possibilités infinies offertes par les applications tierces développées par les internautes.
Après plusieurs mois d’utilisation, certains comportements sociaux ressortent de l’utilisation massive de ces applications et plus généralement de Facebook. Le plus significatif selon moi : la corrélation entre le nombre de Friends et d’applications d’un utilisateur avec son taux de victimisation que j’appellerai plus simplement la course au Friends.
Le taux de victimisation qu’est ce que c’est ? Il n’y a pas de définition figée. La morale nous dit que « nous sommes tous la victime de quelqu’un » mais avouons-le, certains ont un niveau plus élevé que la moyenne.
Prenons au hasard le petit au fond de la cour à qui tout le monde jetait des cailloux à la récré. Celui la par exemple a un taux de victimisation très élevé, c'est-à-dire qu’où qu’il aille et quoi qu’il fasse, il y a de forte chance qu’il se fasse plus ou moins maltraité socialement.
Si l’on recherche ce type de profil sur Facebook que trouve-t-on ? Bien souvent, une personne avec 300 friends, 45 applications installées, un Wall rempli de message et 60 photos en libre service. Notre victime est devenue en quelques années un homme influent…
Si j’en rajoute volontairement c’est pour mettre le point sur le phénomène qui prédomine aujourd’hui sur Facebook : la course aux Friends. Un principe simple un maximum de friends pour un maximum d’image sociale. Ici, l’utilité professionnelle de Facebook (garder une trace de ses contacts et de leurs évolutions) est faussée puisque le réseau créé n’est plus qualitatif mais quantitatif : on se retrouve avec des demandes venant de pseudo connaissances à qui l’on a parlé une fois dans sa vie ou des installations de Super-Wall, Quizz Test et autres applications toutes aussi foireuses qui pourrissent les pages perso. Car la deuxième conséquence de cette course aux Friends, c’est l’afflux massif d’applications tierces qui vampirisent et polluent le réseau. Au début c’est marrant, après deux mois c’est franchement gonflant et peu à peu les messages importants se perdent dans un flot d’informations sans intérêt.
Rappelons qu’avoir un profil surchargé de Friends et d’applications n’est pas la preuve d’une vie sociale ou professionnelle réussie. Bien au contraire, souvent ce type de profil ne sert qu’à afficher (parfois inconsciemment) une façade glorieuse aux internautes qui le consulteront. Je me demande alors si Facebook ne devient pas, peu à peu, un simple générateur d’image sociale ayant pour seul but d’impressionner les anciens camarades de classe…
Enfin, ce n’est pas la récente élection du pseudo président Facebook (au taux de victimisation très élevé) ou l’arrivée de nombreuses personnalités politiques sur le réseau qui me feront dire le contraire.