S’il est un texte qui a hanté nos deux adolescences à mon frère et à moi (l’adolescent tardif et l’adolescent précoce réunis sur les remparts du château d’Elseneur dans la chambre mansardée de la petite sœur, flanqués du fidèle chien de berger allemand !) c’est bien celui de « Hamlet »...
Le fantôme du vieux Roi nous fascinait et nous tâchions, à l’aide de costumes de fortune empruntés au « fond de roulement » de notre mère (à cette époque, on conservait plus longtemps les vêtements usagers) de reconstituer la scène de l’apparition. « Alas, poor ghost ! »
A quoi cette attirance était-elle liée ? A mon tropisme naissant pour les châteaux d’Ecosse et leurs fantômes ? A la force inconnue et décoiffante de l’univers shakespearien ? Les pièces du grand Will, « Macbeth », « Richard III », « Roi Lear » balayaient pour moi les classiques tragédies raciniennes étudiées sous la houlette de notre vieille professeur de lettres... Et surtout à la programmation à cette époque sur « FR3 » d’un cycle de Shakespeare par la « Royal Shakespeare Company ». Interprétations exceptionnelles d’acteurs que je découvrais, ainsi Dérek Jacobi dans le rôle de Hamlet... Hamlet que j’ai revu récemment dans la belle version proposée par Kenneth Brannagh et dans laquelle on retrouve (cela ne s’invente pas !) Dérek Jacobi dans le rôle du roi traitre ! Je vous laisse comparer et apprécier !