Peu d'événements à relater cette semaine - ou alors, j'en ai raté. Dans ce cas, dites-le moi - je serai donc assez bref.
Il y a quelques jours, les Wikipédiens francophones et anglophones abonnés à SFR ont eu de grandes difficultés à s'adonner à leur loisir favori, les DNS de ce fournisseur d'accès
Internet ayant eu de mystérieuses défaillances (et ce uniquement pour Wikipédia), comme le rappelle ActuaLitté, qui souligne le légitime embarras de Wikimédia France (que j'avais constaté sur
Twitter). Aucune explication n'a été fournie par SFR, ce qui ne peut conduire qu'à des interrogations quant à d'éventuelles répliques du problème. Sans parler de la faiblesse
actuellement persistante des serveurs, à l'approche du fundraising...
Hier, Thierry Coudray, TCY sur les projets, trésorier de Wikimédia France, était l'invité sur RTL du "journal inattendu" présenté par Harry Roselmack et Patrick Poivre d'Arvor. S'y est déroulé un échange convenu mais sympathique, durant lequel Thierry Coudray a vanté le double caractère libre et collectif de Wikipédia, tandis que PPDA jugeait l'encyclopédie "utile", surtout pour les "journalistes paresseux". Il a toutefois fait état d'une erreur factuelle sur sa propre biographie à propos de la prétendue mort de sa soeur, se demandant s'il pouvait la corriger. Ce qui a amené la discussion à s'orienter sur l'identification des personnalités contribuant à Wikipédia (et Thierry a alors oublié, mais ce n'est pas grave, d'évoquer OTRS, mais a bien souligné la nécessité de sources extérieures vérifiables). Enfin, Thierry conclut sur les méthodes de travail des Wikipédiens et la fiabilité des informations apportées, évoquant l'éventualité des "flagged revision", ainsi que leur principal défaut (frein pour l'expansion de Wikipédia. Ce qui se discute : Wikipédia a-t-elle encore besoin de croître en quantité ? Enfin, j'ai déjà suffisamment abordé ce sujet, inutile d'y revenir).
Europe 1 a évoqué vendredi la sortie de la nouvelle édition du Who's who et abordé la nouvelle concurrence, sur Internet, qui est faite à cette vieille institution. Notamment Wikipédia, bien sûr. Avec tout de même une différence fondamentale dans le traitement des biographies : celles du Who's who se font en concertation avec les personnes concernées, d'où l'inclusion d'informations pas forcément disponibles ailleurs. Selon le directeur Étienne Prévost, ce serait gage de qualité. À voir... Car je dirais aussi de neutralité douteuse. Enfin, de son propre aveu, cela ne l'empêche pas de consulter les articles Wikipédia de ses futurs clients pour en apprendre déjà un minimum sur eux. Gratifiant.
Canoë annonce la création, par le laboratoire Microsoft Research, de WikiBasha, un logiciel, sous forme d'extension de Mediawiki, de traductions d'articles sur un wiki. Un article, ou une partie d'article seulement, d'une version (anglophone par exemple) est traduit(e) par le logiciel en plusieurs langues, au choix du contributeur, créant rapidement de nombreuses traductions qui apparaissent en parallèle sur la page (si j'ai bien compris). L'avantage est le suivant : le contributeur peut corriger en direct les imprécisions des traductions automatiques effectuées, l'éditeur étant naturellement compatible avec la syntaxe wiki. Pour l'instant, il s'agit d'une version béta.
Enfin, je termine avec une mauvaise nouvelle rapportée par Numerama. Une enquête de police serait en cours en Russie à propos de la publication en ligne, sur les versions russophones des projets Wikimédia, de textes interdits par le ministère russe de la Justice (comme, par exemple, la Doctrine politique et sociale du fascisme, par Benito Mussolini). Pour l'heure, aucune juridiction n'a été saisie, mais les medias russes supputent pourtant déjà sur l'éventualité d'une injonction aux FAI du pays d'un blocage d'accès aux projets Wikimédia. Une thématique extrêmement délicate bien sûr, tant peuvent légitimement varier les appréciations sur la liberté d'expression et leurs éventuelles limites (de la vision libérale, donc plus proche de l'esprit wiki, et entièrement permissive prévalant notamment aux États-Unis à la vision française, par exemple, et ses lois restrictives, avec l'incrimination des propos offensants - diffamation - ou négationnistes, avec la loi Gayssot), et que je me garderai bien de trancher.