Vous n’avez jamais eu de poésie sur ce blog. Il est temps d’y remédier, vous ne croyez pas. Et qui d’autre que Baudelaire peut avoir les faveurs de ce blog. J’ai étudié Baudelaire mais mes études sont assez loin et j’en ai très peu de souvenirs sauf celui-là. Un magnifique poème sur le Temps et surtout l’Horloge, titre qui est le dernier de la section Spleen et Idéal.
Le temps est un thème classique des Fleurs du Mal.
Horloge! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit: « Souviens-toi!
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible;Le Plaisir vaporeux fuira vers l’horizon
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote: Souviens-toi! – Rapide, avec sa voix
D’insecte, Maintenant dit: Je suis Autrefois,
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde!Remember! Souviens-toi! prodigue! Esto memor!
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or!Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup! c’est la loi.
Le jour décroît; la nuit augmente; souviens-toi!
Le gouffre a toujours soif; la clepsydre se vide.Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le Repentir même (oh! la dernière auberge!),
Où tout te dira Meurs, vieux lâche! il est trop tard! »
La composition du poème est une image du temps et de l’horloge. Il fonctionne d’ailleurs comme une horloge. Baudelaire parle de nous mais aussi de lui à travers cette image du temps qui passe, qui défile, qui est dominateur et tout puissant.
Est-ce que le Temps passe trop vite ?
Chrys saura bien nous le dire dès le 30 octobre. Ceci est ma participation à son concours pour gagner un agenda violet.
éLa liste des entrées complémentaires est établie par le module d’extension YARPP.