Pas de chômeurs aux Seychelles

Publié le 23 octobre 2010 par Laurelen
Pas étonnant que Liliane Bettencourt ait décidé d'acheter une île aux Seychelles (qui apparemment n'est plus à elle) : c'est un vrai paradis. Pas seulement pour les touristes, mais aussi pour les travailleurs, puisque, officiellement, l'archipel, pourtant dépourvu de ressources, ne compte que 2,7 % de chômeurs...(source ministère de l'Emploi et des Ressources humaines seychellois). Soit 1 387 demandeurs d'emplois pour une population globale de 87 000 habitants.
Un rêve, un eldorado, pour la Réunion, où plus d'un tiers de la population active est au chômage. Comment s'explique ce miracle du dragon indianocéanique, qui, pour le coup, fait encore mieux que Maurice ? Simplement : pendant des décennies de dictature pseudo-socialiste, le chômage a été interdit. Du coup les Seychellois ont pris l'habitude...
Au Seychelles, il y a trois agences pour l'emploi privatisées, et les gars ont intérêt à trouver du taf. N'importe lequel. Souvent précaire, de courte durée, et mal payé. Avec comme princiaux employeurs le secteur du tourisme, bien sûr, et la pêche au thon (en crise : on trouve de moins en moins de thon, et il faut aller de plus en plus loin pour le pêcher). Durement touchées par la crise financière, les Seychelles ont accepté de mettre en ouvre les préconisations drastiques du FMI en échange de la suppression d'une partie de la dette nationale.
Bon, évidemment, tout n'est pas paradisiaque dans ce paradis. Le salaire moyen est à environ 150 euros par mois, tandis que les prix ont flambé (notamment l'essence). Petit aperçu trouvé sur le site fishing-in-seychelles.com : "La récession qui affecte le monde en général nous touche aussi ici, mais pas pour les mêmes raisons. Le train de vie de luxe du gouvernement, comme dans beaucoup de pays africains, est responsable de cette catastrophe économique locale en marche depuis plus de 15 ans. Projets pharaoniques à but électoral, corruption, pas de transparence politique, mauvaise gestion, mesures inadéquates. Aujourd'hui le petit peuple paye les frais, comme bien souvent, de l'irresponsabilité de son gouvernement".
En quelques années, les Seychelles sont passées d'un système socialiste à un ultralibéralisme pur et dur (voir à ce sujet un excellent papier de Jeune Afrique. Nul doute que le modèle Seychellois doit faire rêver le Medef Réunion, mais aussi certains, à Paris, qui considèrent toujours les Dom comme un boulet... A quand un smic à 150 euros à la Réunion ?

Frenchy