La très sérieuse revue HBS (« Harvard Business School ») a publié une étude sur les effets que procure la prise de posture d’un leader. Même si ce type d’étude conduit à s’interroger sur l’utilité d’un tel travail par une institution aussi réputée, elle a le mérite de poser de poser quelques questions sur le succès de l’apparence.
HBS a publié une étude (« Power posing : brief nonverbal displays affect neuroendocrine levels and risks tolerance ») qui développe le thème suivant : prendre une pose de leader élève le taux de testostérone de 20% et diminue les hormones du stress d’un pourcentage similaire.
Imaginez-vous donc mettre les pieds sur votre bureau et travaillez avec votre clavier sur les jambes. L’attitude n’est peut-être pas confortable longtemps, mais cela peut vous permettre (dixit la théorie) d’apparaître encore plus « imposant » aux yeux des autres (et par ricochet à vous-même).
Pas convaincu ? Faites le test contraire : avachissez-vous sur votre bureau, croisez les jambes et les bras et faites la tête (pour rester poli) : il est fort possible que les mêmes paroles prononcées dans les deux cas n’aient pas le même impact.
Plus sérieusement, cette étude nous rappelle que nous trahissons dans notre attitude et notre comportement la confiance que nous avons en nous et l’estime que nous nous portons.
Alfred Mehrabian a démontré, il y a une cinquantaine d’années, que nos gestes comptent pour 50%, le ton pour 35% et nos mots pour 15% seulement dans la crédibilité que les autres nous accordent.
Une des vraies questions que vous devez vous poser est celle-ci : suis-je en accord avec moi-même et mes valeurs lorsque je dis ceci ou cela ?
Nous sommes tous des leaders en puissance à condition que nous soyons en parfaite cohérence avec nous-mêmes. Nous sommes tous des génies et nous pouvons se révéler dans la voie qui nous correspond. La difficulté est que les hasards des routes prises, des opportunités ou des contraintes font que nous ne fassions peut-être pas ce à quoi nous excellons. Un consultant américain, Marcus Buckingham, qui a beaucoup travaillé sur ce sujet, estime que 70% des cadres et collaborateurs des entreprises US sont dans cette situation.
Si certains le compensent par des postures « artificielles », la grande majorité ne se sent pas en position de s’affirmer comme leader. C’est d’ailleurs le cas de nombre de femmes qui non seulement peuvent difficilement mettre les pieds sur leur bureau, mais aussi ne sont pas éduqués à s’affirmer en utilisant la gestuelle du pouvoir.
Cela change : le succès de mon livre (« trouver sa voie », co-écrit avec Aviad Goz, ESF, 2009) fait que je reçois nombre de mails ou d’appels à ce sujet. Des personnes de 30, 40, 50 ans, avec parfois des statuts protecteurs se remettent en cause et ne supportent plus d’attendre la retraite dans cette situation inconfortable
Et vous ?