Ne nourrissez pas les ratons laveurs

Publié le 23 octobre 2010 par Espritvagabond
Quand j'étais enfant, je me souviens avoir eu en ma possession quelques petits livres illustrés qui racontaient les aventures de trois ratons laveurs. Il me semble même que l'un d'eux s'appelait Salsifis, mais je ne me souviens guère du reste.
J'ai toujours eu un faible pour les ratons laveurs, ces animaux rigolos et sympathiques, même si je n'en ai pas observés souvent dans la nature.
Je me souviens qu'à Vancouver, alors que j'habitais avec une quinzaine d'irlandais, nous avions vu un raton laveur se balader sur le terrain de la maison, un soir, et que les irlandais étaient très excités de cette observation, fort exotique pour eux.
Ce souvenir - et un autre également à Vancouver, sur Broadway - me fait réaliser que mes observations de ratons laveurs se sont toujours passées en milieu urbain...
Je ne sais pas si on peut qualifier le Mont Royal à Montréal de milieu urbain - le mont n'est pas urbanisé, mais il est en pleine ville - alors à vous de décider si cette nouvelle observation de ratons laveurs est urbaine ou non.
Cette longue introduction me sert en fait de prétexte à montrer quelques photos de sympathiques ratons laveurs observés sur le Mont Royal la semaine dernière. J'étais de passage sur le belvédère, et ces deux jeunes ratons observaient les touristes les observant.
J'ai rencontré deux amis de la montagne, qui distribuaient aux touristes des feuillets invitant les visiteurs à ne pas nourrir les ratons laveurs du parc du Mont Royal. C'est que, m'ont-elle appris, ces jeunes ratons ont essentiellement appris à quémander leur nourriture auprès des touristes pendant tout l'été. L'hiver approche et non seulement ne sont-ils pas en mesure de se nourrir adéquatement par eux-mêmes, mais ils risquent de ne pas avoir accumulé assez d'éléments essentiels pour pouvoir survivre à leur longue hibernation. Il faut dire qu'il arrive qu'ils soient nourris avec des croustilles ou autre produits complètement inutiles pour eux, en terme alimentaire.
Cette histoire de raton quémandant de la nourriture n'est pas sans rappeler celle des coatis - ces cousins des ratons laveurs - qui, dans le parc d'Iguaçu au Brésil, étaient renommés pour voler le pique-nique des touristes. J'ai encore en mémoire une délicieuse empenada qu'un de ces coatis m'avait chapardé.
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Pour revenir à Montréal, quelques jours plus tard, de retour sur la montagne, je notais la présence d'une nouvelle affiche interdisant de nourrir les ratons laveurs.
Lors de ce nouveau passage, je n'ai pas vu mes deux copains à rayures. Mais j'étais seul sur le belvédère à ce moment là. Nos amis les ratons ont appris rapidement à apprécier les autobus de touristes et les bruits de sacs de plastiques, qu'ils associent à la présence de visiteurs pouvant leur donner des gâteries. Et ainsi habitués, ils risquent non seulement de mal se nourrir, mais risquent aussi de devenir un peu agressif si on refuse de partager son pique-nique avec eux... Après tout, on ne veut pas que nos ratons deviennent comme les coatis brésiliens... ou les macaques de Gibraltar!
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J'espère que ces deux rigolos ont accumulé assez de bonnes graisses pour passer un hiver confortable, et se réveiller en forme le printemps venu.
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