« La « neutralité axiologique revendiquée par le libéralisme a parfois de curieuses conséquences. Rien ne peut logiquement interdire, en effet, que l’on utilise le racisme lui-même, à titre pédagogique, si l’on a de bonnes raisons de penser que c’est un moyen politique efficace pour parvenir à l’égalité des droits (c’est le principe de toute affirmative action). C’est ainsi que Houria Bouteldja, porte-parole des Indigènes de la république, a pu tranquillement déclarer (
“Souchiens” : Houria Bouteldja poursuivie pour racisme
envoyé par bergheim. - L'actualité du moment en vidéo.">lors d’une émission de Frédéric Taddéi sur France 3), et sans susciter, cela va de soi, la moindre réaction politique ou médiatique, que la première condition pour « rééduquer le reste de la société occidentale » était de considérer tous « les Blancs » comme des « sous-chiens » (cf. Marianne 30/06/2007). C’est l’occasion de préciser ici un point de vocabulaire visiblement ignoré par la plupart des professionnels du monde politique et médiatique : indigène, en français, signifie non pas « sauvage », « primitif » ou « colonisé » mais originaire d’ici (c’est au fond le synonyme exact de population de souche). L’antonyme de ce mot est allogène, qui signifie, à l’inverse, d’origine étrangère. Il n’est évidement pas besoin d’avoir lu Orwell pour deviner ce qui se cache toujours derrière la décision politique et médiatique d’imposer au grand public l’usage d’un mot dans un sens opposé à celui qui est le sien. »
JC Michéa, L’empire du moindre mal, 2007.