un château, patrimoine à découvrir
Les histoires du « iwdi » étouffaient-elles Elle ?
Dans son petit salon plus qu'exigu, les paroles paisibles d'un vieil académicien face à un journaliste, agirent sur Elle comme une musique de relaxation. Ce dernier contait à la télé son enfance heureuse dans un château avec une simplicité enveloppée de gentillesse, et débarrassée de vanité. Son humeur gaie, la sobriété émanant de son âge et l'humilité annoncée dans son dernier ouvrage, avaient déteint sur l’humeur d’Elle ; qui aussitôt devint légère comme un papillon. Elle se permit de lâcher tout haut, cette exquise banalité qui devait certainement s'échapper d'un coin de l'enfance subsistant encore en elle : "j'aurais voulu moi aussi vivre dans un château !"
Ces paroles prononcées, Elle se sentit si légère, qu’elle s’envola comme un papillon, abandonnant derrière, soucis, irritations et contraintes se bousculant entre eux. Elle se laissa transportée dans un carrosse au rythme des Quatre saisons, oubliant qu’il était attelé à un nuage du ciel qui n'a de cheval que sa morphologie.
Elle ignorait la couleur du char d’Apollon parti à travers le ciel pour rapporter sur terre la lumière, mais le sien avait une couleur de rose des sables.
L’écho de la voix du vieil académicien racontant son enfance avait-il traversé les océans jusqu’à en réveiller d’autres ?
En tous cas le téléphone sonna. Au bout du fil, deux voix, échos lointain du iwdi, résonnèrent, évoquant certaines valeurs fossilisées ; presque les mêmes qui semblaient surprendre le journaliste et que le vieil écrivain disait assumer.
*iwdi, : en peul, origine, identité.
A Thouko Ball et à Boonguel