C’est ce que l’on appelle un buzz: mon billet “Comment une boulette de papier a fait de José Serra la risée du Brésil” a été repéré par la twittosphère brésilienne et vu plus de 15 000 fois en ving-quatre heures!
Bien souvent, les tweets mentionnant mon article étaient accompagnés du hashtag #globomente: “Globo ment”, symbole de défiance qui s’est rapidement retrouvé dans les Trending topics de Twitter suite à la couverture tendancieuse du “Bolinhagate” par le journal télévisé de TV Globo et le journal O Globo.
J’ai également reçu beaucoup de commentaires, parmi lesquels un appel récurrent à l’étranger, nous encourageant dénoncer les dérives des médias brésiliens et de la campagne électorale en cours.
Je leur répondrais simplement que les critiques envers Globo sont déjà relayées en Europe: j’ai déjà consacré un billet très critique au groupe Globo en 2006, qui reste d’actualité car j’y rappelais avant tout le passé de Globo, en me référant notamment au documentaire britannique ”Au-delà de Citizen Kane” (”Muito além do Cidadão Kane”) que je vous recommande de regarder. Plus récemment, la toute nouvelle Revue des industries créatives et des médias InaGlobal publiée en ligne par l’Institut National de l’Audiovisuel publiait une étude du groupe Globo par Erika Thomas, sous le titre parlant “Organizações Globo : vecteur idéologique” avec pour conclusion “Un conglomérat médiatique qui questionne la démocratie” (l’article est aussi disponible en anglais).
Il faut souligner que le problème ne se limite pas à Globo: la revue Veja et les journaux Folha de São Paulo et O Estadão sont également notoirement biaisés et Lula rappelait récemment que la communication au Brésil est dominée par 9 ou 10 familles, ce qui a conduit des internautes brésiliens à créer l’acronyme PIG: “Partido da Imprensa Golpista” (”parti de la presse partisane du coup d’Etat”). Malgré cela, ces médias (auxquels il existe des alternatives comme Carta Capital et de nombreux blogs) sont malheureusement encore trop souvent repris comme des sources fiables par les dépêches d’agence et la presse internationale.
Quant aux tentatives de manipulation anti-Dilma pendant la campagne électorale, dont je donnais un exemple ici, elles ont conduit plusieurs personnalités de la gauche française à lancer il y a quelques jours une pétition de soutien à Dilma Rousseff sur le site français Rue89. Parmi ces personnalités, le maire de Paris Betrand Delanoë, la première secrétaire du Parti Socialiste Martine Aubry ou encore l’écrivain Marek Halter, qui se reconnaissent dans les valeurs portées par la candidate et dénoncent le ”déchaînement de calomnie sans précédent dont Dilma Rousseff fait l’objet”. Cliquez ici pour consulter le texte complet et pourquoi pas signer
Maintenant, il appartient aux Brésiliens eux-mêmes de continuer sur la lancée du premier tour et de faire entendre leur voix le 31 octobre prochain!
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