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Des galeries en général et de la biennale de Belleville en particulier

Publié le 21 septembre 2010 par Raphaelec
galerie

J’ai appris récemment que le quartier de Belleville se voyait depuis peu doté de nouvelles galeries, potentiellement novatrices, puisque décalées par rapport à leurs grandes sœurs du Marais ou de Saint Germain des prés, et, dans mon esprit, peut-être encore un peu en dehors du sacro-saint marché de l’art…. Celles-ci organisent une biennale en ce moment. Me voilà donc partie avec une amie pour l’autre bout de Paris.

Et comme souvent, ces visites se révèlent pour moi une véritable épreuve. D’abord, rien ne me touche vraiment de ce que je peux voir : par exemple, deux petites aquarelles légèrement sales, cachées derrière un tissu brodé d’une tour Eiffel, une installation consistant en des amoncellements d’objets enveloppés de papier kraft, chacun d’eux comprenant une étiquette répertoriant le contenu (finalement, à ce moment-là, nous avons tout de même eu un moment de vraie joie…), une autre présentant le double du bureau de l’accorte secrétaire qui dit toujours bonjour dans les galeries....Complètement déboussolées, nous avons même cru que la galerie d’à côté en pleins travaux nous présentait l’installation la plus réussie car la plus vivante de toutes…(voir l’illustration). Dans un dernier lieu, tout de même, l’artiste expose cette fois un travail vraiment personnel, consistant en de grandes aquarelles, sortes de collages un peu surréalistes : pas extraordinairement enthousiasmants pour moi, mais au moins quelque chose dont je peux comprendre la finalité artistique : même là, on a l’impression que l’artiste s’est cru obligé de rajouter une vidéo et une installation en plus de ses peintures. D’autre part, le carton d’invitation consiste dans un beau portait photographique en noir et blanc de l’artiste : somme toute, l’œuvre d’art ne semble pas se suffire à elle-même.

Et alors, à chaque fois, je me torture l’esprit : le galeriste qui expose les emballages kraft, pense-t-il vraiment et sincèrement que c’est beau, à tel point qu’il est capable d’investir et de perdre peut-être de l’argent là-dessus ? Suis-je complètement aveugle ? Aussi aveugle que les gens du XIXème siècle qui pleuraient de rire ou partaient scandalisés lorsqu’ils découvraient les Impressionnistes ? Quel rapport peut-il exister entre ce que je peins, ce que je photographie, et ce que les marchands considèrent comme de l’art ?

Heureusement, dans les rues alentour, sur les murs de Belleville, éclatent en mille formes et couleurs une énergie créatrice que je sens beaucoup plus proche de moi…

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