le vide et la joie

Publié le 23 octobre 2010 par Joseleroy

Pendant l'atelier de hier soir, Jean-François a dit très justement : "Dans le vide, il y a de la joie; la joie se lève du vide. Être quelqu'un, c'est réducteur."

En effet, voir la vacuité de sa vraie nature révèle la joie pure d'être. D'où vient cette joie? De l'être, du je suis.

Être quelqu'un, s'identifier au corps, aux pensées, limite l'immensité de l'être et le réduit. Si je me prend pour un individu, je deviens stressé, séparé de moi-même et du monde.

En voyant que je ne suis rien, je vois que je suis tout, sans limite vaste comme le monde. Et alors je retrouve la joie de l'être pur.

La joie est spacieuse, elle est une expansion de mon être, un agrandissement de moi-même. C'est paradoxalement en m'anéantissant en tant qu'individu limité, que je m'éveille à joie de la totalité.

jlr

" La joie en effet donne de l'espace, du champ et du jeu. Être joyeux, c'est être au large dans le grand large du monde soudain révélé comme tel, et l'épreuve de la joie est toujours une épreuve de l'espace en crue. Espace du soi, espace du monde?  Espace intérieur, espace extérieur ? Le propre de la joie est de rendre cette distinction caduque, et d'être indi­visément une épreuve de soi et une épreuve du monde. Nul ne l'a mieux dit que Baudelaire, dans ces vers du « Balcon » :


Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées !
Que l'espace est profond. ! que le coeur est puissant !


C'est seulement quand l'espace s'approfondit que le cœur se renforce, et c'est seulement quand le cœur se renforce que l'approfondissement de l'espace nous est donné à voir et à vivre." Jean-Louis Chrétien, La Joie spacieuse.