En 1960, Edwina, âgée de 58 ans, est foudroyée dans son sommeil par un arrêt cardiaque. A ses cotés on retrouvera plusieurs lettres de Nehru.
Conformément à ses dernières volontés, sa dépouille est immergée. Louis Mountbatten évoque dans ses mémoires ce moment: « Edwina avait demandé que la mer fût sa dernière demeure. Je n’étais pas trop certain que cela pourrait se faire, mais j’avais tort. Le First Sea Lord mit immédiatement à ma disposition une frégate, et qui plus est, y prit place le commandant de la base de Portsmouth et tous ses officiers supérieurs ».
« Le 25 février, après la bénédiction de l’archevêque de Canterbury, Edwina accomplit, à bord de la frégate Wakeful son dernier périple. Philip d’Edimbourg représente la reine. La dernière action de Nehru, envers la femme qu’il aimait, est de demander qu’un navire de combat indien accompagne comme escorte la frégate britannique ».
A sa demande, son corps fut plongé en mer, au large de Porthmouth. Ses restes bénis par l'archevêque de Canterbury, glissèrent dans l'eau glacée.
Derrière la frégate britannique, une autre, indienne celle-là suivait le dernier voyage d'Edwina. A la demande de Nehru, trop vieux pour le voyage, le capitaine lança une guirlande d'oeillets oranges et jaunes qui tournoya longtemps dans les remous laissés par le corps de sa bien-aimée.
Pamela ne cache pas la grande admiration qu’elle avait pour Nehru : "I met him, I suppose, at the peak of his life; I was lucky. Oh yes, the temper was certainly very much there and you, certainly, didn’t interrupt; you were likely to get your head bitten off. But with me I always found — like he was with all young people — that he loved young people. He felt an immediate attraction to them, which was, of course, immediately reciprocated. He was never boring, he never pontificated, he never talked you down. He was particularly wonderful because he was so knowledgeable about everything."
Après la mort d’Edwina, Louis Mountbatten demande à sa fille Pamela de lire les fameuses lettres écrites par Nehru ; Pamela raconte : "Not during my mother’s lifetime, but after her death, my father asked me to go through the correspondence between Panditji and my mother. Actually, he (my father) asked me to read their letters. Obviously, there was that slight, slight, slight worry about it, but ever so slight. When I read them, I was able to assure him. They both needed each other, but there was nothing that he should be embarrassed about”.
Lorsqu’Edwina meurt, elle laisse un veuf et un amant inconsolables. Nehru meurt en 1964, Mountbatten périra dans un attentat de l'IRA, le 27 août 1979, une charge de gélinite fait exploser son petit bateau de pêche blanc et vert avec lequel il ramassait des casiers de homard.
Amitié amoureuse, amour passionné ? Il est difficile, au terme de cette histoire de savoir ce qui s’est réellement passé entre deux êtres que beaucoup de choses, compte tenu du contexte historique, auraient pu séparer. Sans doute est-il plus sage de ne retenir de cette histoire que la profonde complicité que montre la photo d’Henri Cartier-Bresson.
Ou, mieux, laissons à Edwina nous livrer ce qui n’était pas un secret pour elle. En 1952, alors qu’elle doit subir une intervention chirurgicale, elle rassemble les lettres qu’elles a reçues de Nehru et les remet à son mari avec le mot suivant : « they are a mixture of typical Jawaha (sic) letters… some of them have no personal remarks at all. Others are love letters in a sense, spiritual - which exists between us. J has obviously meant a very great deal in my life in these last years and I think I in his. Our meetings have been rare and always fleeting but I think I understand him, and perhaps he me, as well as any human beings can ever understand each other”.