L'auteur d'une bande dessinée américaine a été confronté au piratage de l'un de ses ouvrages. Plutôt que d'en découdre devant les tribunaux, il a discuté avec les internautes qui se sont intéressés à la BD. Quelques jours plus tard, les ventes de l'album ont explosé.
Ces dernières semaines, 4Chan a surtout fait l'actualité pour son rôle de quartier général dans les attaques DDOS qui ont frappé les sites des ayants droit et les organisations chargées de les défendre. Célèbre BBS anglophone, 4Chan est également connu pour son imageboard /b/, une catégorie à la réputation pour le moins sulfureuse. Mais il serait idiot de limiter ce site à ces deux seuls aspects, tant les sections sont nombreuses.Cette semaine, le site Lazarus Corporation est revenu sur la drôle d'aventure qui est arrivé à Steve Lieber, un auteur de bandes dessinées. Avec Jeff Parker (scénario) et Ron Chan (couleurs), il est à l'origine d'Underground, une bande dessinée sur les péripéties de Park Ranger Wesley Fischer. L'œuvre a manifestement intéressé l'un des membres de 4Chan puisque ce dernier a publié chaque page de l'ouvrage sur le site.
Mis au courant sur Twitter, Steve Lieber est allé constater le piratage de sa bande dessinée de lui-même. À ce moment-là, le dessinateur aurait eu toutes les raisons du monde de vouloir faire respecter ses droits. Mais au lieu de contacter son avocat, il est rentré dans la discussion avec les autres membres de la communauté du site. Un échange fascinant, selon lui.
Manifestement, Steve Lieber a eu une décision éclairée. En soutenant une diffusion non marchande de sa bande dessinée sur Internet, il a contribué à la faire connaître à un public plus important. Résultat, les ventes d'Underground ont décollé très fortement après ce piratage. Des ventes largement plus importantes que la critique publiée sur Boing Boing.D'autres exemples du même genre ont montré que la meilleure chose qui pouvait arriver à une œuvre était de gagner en visibilité. Si Steve Lieber avait saisi la justice, il n'est pas certain que la bande dessinée aurait rencontré ensuite une audience aussi vaste. En conséquence, les ventes n'auraient sans doute pas été aussi importantes.
L'an dernier, le groupe de musique Barcelona avait constaté une forte progression de ses ventes de musique et une hausse notable du nombre de personnes venus lors des concerts du groupe. Ce succès inattendu était dû à l'utilisation illicite d'un de leurs morceaux, Please don't go, sur une vidéo virale vue plus de 900 000 fois sur YouTube. Une histoire qui avait évidemment ravi les membres du groupe.