Ils s’assemblent souvent, pour lutter
contre des souvenirs très tenaces.
Chacun dans un fauteuil prend place
et ils se mettent à raconter.
Les accidents paraissent les premiers
puis l’amour, puis les sordides regrets
enfin les espérances mal éteintes.
Toutes ces images sont peintes
au mur, entre les fleurs du papier.
Ils pensent ainsi s’habituer
aux poisons que leur mémoire transporte.
- Moi cependant, derrière la porte,
je vois le PRESENT fuir avec ses secrets.
(Jean Tardieu)
Illustration: Dominique Albertelli