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[Critique cinéma] Les petits mouchoirs

Par Gicquel

[Critique cinéma] Les petits mouchoirs

[Critique cinéma] Les petits mouchoirs
Je ne vais pas vous raconter la fin, car ça ne se fait pas, mais sachez simplement que personnellement je m’en serais bien passé. Après deux heures d’un film qui se le joue plutôt bien, Guillaume Canet nous inflige une explication de textes sur l’amitié, lourdingue et redondante.

Dommage puisque « Les petits mouchoirs » m’avait jusque là rivé à mon siège, dans un décor de rêve (le Bassin d’Arcachon ) que le réalisateur n’a pas planté pour un dépliant touristique, mais bien pour donner à voir et à entendre une histoire de copains, comme le cinéma français en trousse joliment de temps en temps. Un cinéma qui grignote ici et là quelques vérités premières, sans en faire des tonnes, un cinéma qui donne à réfléchir, sans se prendre la tête.

Chaque année la même bande se retrouve ainsi invitée par Max, heureux propriétaire d’un grand restaurant parisien, dans une villa du Cap-Ferret. A la veille du départ, un événement tragique le remet en question, mais plutôt que d’abandonner le séjour maritime, les copains décident de le raccourcir d’une semaine. Inconsciemment la décision collective va plomber l’ambiance qui au fil des jours naviguera selon les humeurs des uns et des autres.

[Critique cinéma] Les petits mouchoirs

Les amitiés, les amours, les certitudes se heurtent à un quotidien faussement dilettante, les secrets, les mensonges se fissurent. Rien de bien neuf donc, sous le soleil du sud-ouest, mais Guillaume Canet réussit son pari un peu fou. Le film est quand même long (2h 35), le sujet rabattu, mais le vécu qui semble habiter cette histoire doublée d’une mise en scène très inspirée m’a interpellé.

On s’identifie assez rapidement aux personnages, on les reconnaît, on les a retrouvés. L’optique ici est plutôt bobos parisiens, mais n’étant ni l’un, ni l’autre, et traînant les pieds pour ce genre de jamboree fraternel, j’ai quand même pu replacer le film dans une situation tout autre, tout à fait personnelle.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Si ce n’est vous, c’est donc son frère ou peut-être moi ce râleur patenté, obsessionnel à souhait (méfiez vous des fouines) qui brasse de l’air à tout vent et a de la sympathie à revendre.François Cluzet, dans ce personnage est absolument fabuleux , et le reste de la bande n’est pas mal non plus, qui sur un rythme mené aux petits oignons , alternent parfaitement les scènes de folies vacancières aux instants plus intimes, quand les masques tombent et que les cœurs se mettent à nu.

[Critique cinéma] Les petits mouchoirs

Une scène irrésistible ...

Dans l’ambiguïté de leurs sentiments Marion Cotillard et Benoît Magimel , brossent ainsi des portraits tout en nuance, que le réalisateur guette avec un plaisir aussi gourmand, qu’attentif.

C’est pourquoi le plus beau rôle revient peut-être à Joel Dupuch , qui joue quasiment son propre personnage : celui d’un ostréiculteur du cru, accueillant ses copains parisiens. Il est d’une justesse, d’une attention qui frise la bonhomie, quand sous l’étonnante carapace se révèle une sensibilité à fleur de peau.

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Un ostréiculteur reconverti

On pourrait tous les prendre, les uns après les autres (et Gilles Lellouche, alors !) pour savourer le bonheur de ces retrouvailles, qui nous font rire aux larmes et pleurer d’émotions. Dehors le temps est à la grisaille et la pompe est à sec. Canet nous donne le plein de carburant.


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