Marble Sounds- The Bear That Wasn’t au Candelaershuys à Uccle, le 21 octobre 2010

Publié le 21 octobre 2010 par Concerts-Review

En ce frisquet jeudi, au Candelaershuys, un double concert aux couleurs automnales.
A 20:30  The Bear that Wasn't
Un plantigrade barbu,  Nils Verresen, originaire de Leuven, refusant le statut d'adulte et cachant son identité derrière la fable, au ton satirique, de Frank Tashlin( écrite en 1946).
Un album sorti en mars 2010: ' And so it is morning dew' et des concerts aux quatre coins du pays( Bota- 't Stuk- Vooruit- AB- Petrol- une mini-tournée au UK - Pukkelpop- Feeërieën...).
Ce doux et discret singer/songwriter attire la sympathie du public à chaque représentation.
Une première pour ce concert ucclois, Winnie sera flanqué de 3 compagnons tout aussi pudiques que lui.
La blonde Silke Blankers: seconde voix et flûte - Beatrijs De Klerck au violon et David Broeders aux guitares.
'We've come here bearing gifts' guitares délicates, cordes sensibles, voix feutrées ...
Ce nounours a des pattes de velours, tu pénètres dans son univers intimiste sur la pointe des pieds en prenant place près du feu de bois et en trempant les lèvres dans une tasse de thé bouillant.
Tout en souriant à une tendre jeune fille, habillée par Laura Ashley, ton esprit vagabonde: il peut tomber des cordes, l'orage peut faire rage, le pays peut sombrer dans le chaos.... tu te sens bien, bercé par ces mélodies simples, presque naïves, aussi proche de Nick Drake, que de Bright Eyes ou de Gravenhurst.
Rien ne peut troubler ce sentiment de paix intérieure.
'Winterwandering' beauté glacée, un peu comme chez Krakow.
Un ukulele enfantin:'Donnie the lion', sa peluche. Ce titre n'est pas sur l'album.
...Donnie the lion was my best friend... ai failli le perdre dans l'avion et une pointe mélancolique, l'enfance prenant fin, faut enterrer le doudou.
'Sour apple' un des premiers titres qu'il ait composé.
Fluet, fragile et harmonies vocales célestes: une bulle de savon vadrouillant dans l'éther azuré.
'Ballad of two raindrops' une fable poétique, soulignée par un glockenspiel et une flûte Gebrüder Grimm.
Amours romantiques de deux gouttes d'eau, images lumineuses. On acquiesce lorsque certains comparent Nils à Badly Drawn Boy, un autre inadapté technologique.
A un moment dans la vie il faut faire des choix: 'Fizzy Good' (Make Feel Nice), charmante rengaine...a dream of a hero saving the earth... a dream of a mother giving birth...rêves de gosse.
L'ours solo pour la cover Mary Poppins 'Chim Chim Cheree' .
Julie Andrews et le ramoneur: un loukoum fondant.
La dernière dans tes écouteurs: 'Headphones', dans laquelle Nils, victime d'un coup de sang, perd le contrôle et s' agite nerveusement, avant de retrouver un esprit serein et remercier Uccle pour l'écoute attentive.

35' de féerie.
Pause démontage/montage/soundcheck pour le bruit du marbre ou des billes (?)
21h30':  Marble Sounds
OK, we gaan beginnen, normalement on est 5 sur scène, ce soir en trio.
L'instigateur/ guitariste/lead singer/programming: Pieter  Van Dessel -  le multi-instrumentiste( guitares, pedal steel, banjo, ukulele) : Gianni Marzo (Isbells) et aux claviers ou ukulele: Christophe Vandewoude ( Soon- Confuse the Cat- The Boy Outside...).
Ici aussi un CD encensé par les presses des deux communautés: ' Nice is Good' , avec la participation vocale de Robert Pollard.
Des concerts à la pelle.
En novembre, ils font les Nachten anversoises et traversent la frontière pour Crossing Border ( Den Haag).
'The days we care about', même scénario subtil que pour l'ourson: guitares ciselées, harmonies vocales éthérées mais aussi un orgue discret pour lustrer le marbre d'une couche bénéfique de cire d'abeille.
Le mélodieux 'My friend', proche du travail de Grandaddy, aux voix féminines samplées murmurant le sinistre ...at times I wish I were dead... de Guided by Voices ( sur Drinker's Peace). La pedal steel de Gianni t'arrachant des larmes.
..I'm moving at my pace...: pas plus 2 de km/heure, la meilleure manière pour laisser ton cerveau baigner dans un halo atmosphérique impressionniste.
'Smoking was a day job'. On ne fume pas, précise Pieter.
Un portrait de glandeurs who used to hang around: les clopes, la chope et comment changer le monde en restant assis à jouer aux cartes...
'The time to sleep' Mensen, c'est con mais j'ai oublié la pédale du PC chez moi, vais tripoter la bête en la posant sur mes genoux.
Du dream folk/pop aux senteurs Kings of Convenience.
Mirza, euh Marzo, au banjo: ' A new breeze'.
Rien à voir avec un ouragan, un souffle tiède et agréable de moins de deux minutes.

'If you stay then I can't go', un morceau gracile et paisible, tout aussi concis que le précédent et déjà enregistré en 2007, sur le EP ' A painting or a spill' ...the house you're building on the shore is beautiful but insecure... Encore des adeptes d'histoires enfantines ancestrales? Les trois petits cochons?
'We slow' un laptop aux tons bluesy, pour ce titre lancinant.
Le singalong optimiste, presque un Christmas Carol, 'Come here' ( une cover de Kath Bloom, gravée sur un tribute album, avec des interprétations de Devendra Banhart, The Concretes ou Scout Niblett...) achève ce set sensible de 35'.

Un bis:
'They can't take this away', aux images sensuelles ... I'm alone in your bed ...You open the curtains You're barely dressed...
Mieux qu'un navet avec Jean-Claude Van Damme!
Marble Sounds , aussi précieux que le marmor lunensis!