Les résultats des différentes études diffèrent et se contredisent. Il n’est donc pas possible de tirer des conclusions de travaux quant aux liens possibles entre P.E.A.T.C. et acouphènes.Certaines études ne trouvent pas de différences entre les P.E.A.T.C. des acouphènes et ceux des groupes contrôles (BARNEA et al., 1990 ; ATTIAS et al., 1993).Tandis que d’autres trouvent des différences dans les latences :
· MAURIZI et al., en 1985, mettent en évidence une augmentation de la latence de l’onde I dans l’oreille acouphénique des patients présentant une inhibition résiduelle et une augmentation de latence chez les patients ne présentant pas d’inhibition résiduelle.
· Augmentation des latences des ondes I, III et V ainsi qu’un allongement de l’intervalle III-V (IKNER et HASSEN, 1990 ; RASENDHALL et AXELSSON, 1995).
· Raccourcissement de latence de l’onde V (MØLLER et al. , 1992)
2. Lien entre P.E.A.T. et acouphènes
Les P.E.A.T. sont composés de 3 ondes : N1, P1 et P2. En 1999, NORENA et al., ont montré les résultats suivants :
· Dépendance de la composante N1-P2 face à l’intensité de façon plus importante dans l’oreille acouphénique des patients porteurs d’acouphènes unilatéraux.
· Diminution de la latence de l’onde N1 dans les acouphènes unilatéraux.
· Quand l’acouphène va être aggravé ou inchangé par le bruit, l’étude a montré que la composante N1-P2 ne montrait plus de dépendance à l’intensité contrairement aux acouphènes qui vont être améliorés par le bruit.
3. Lien entre les potentiels cognitifs et les acouphènes
« Ce sont les potentiels liés à l’événement. Ils sont également appelés potentiels endogènes car ils ne sont pas affectés par des modifications des paramètres de stimulation. Ils sont produits lorsque le sujet s’attend à la survenue aléatoire d’un stimulus différent. » (OHRESSER)
ATTIAS et coll. observent une élévation des temps de réaction pour les stimuli non attendus chez les patients ayant eut un acouphène après un traumatisme acoustique. Ils remarquent aussi que les potentiels cognitifs présentent des latences allongées et des amplitudes réduites.
Figure: in Buser - tracé de PEA normaux
On a représenté, sur une échelle Log du temps, la réponse au clic, avec ses diverses composantes. Cette réponse est en réalité la somme, moyennée par ordinateur, de 100 réponses à autant de clics successifs. Une déviation vers le haut désigne une activité négative par rapport à la référence (N) et vers le bas une composante positive (P) (Buser, p. 321).
Composantes à latence brève : I à VI (d'origine sous-corticale)
• I : nerf auditif
• II : noyau cochléaire
• III : complexe olivaire supérieur
• IV : région pontique
• V : colliculus inférieur
• VI : corps genouillé médian
Composantes à latence moyenne : No à Nb (d'origine temporale)
Composantes à longue latence : P1 à N2 (d'origine fronto-centrale)