La "France des rues" n'est pas la France des chiffres des instituts de sondages. La dernière enquête IFOP pour la Lettre de l'Opinion sur le premier tour de la présidentielle 2012 est très instructive.
A en croire les commentateurs, le "peuple de gauche" serait actuellement dans la rue.
Mais le peuple de gauche n'est plus actuellement les couches électorales traditionnelles.
Le "peuple de gauche" qui a vocation à se retrouver au second tour derrière le candidat PS a trois caractéristiques nouvelles :
- il est éclaté avec une composante radicalisée qui monte à 17 % de l'électorat global,
- il n'est plus le peuple des "ouvriers",
- il est d'abord le peuple des professions intermédiaires et des employés.
C'est dans le collège des ouvriers que Marine Le Pen fait son meilleur score et arrive en tête avec 28 % des intentions de votes.
De même, elle réalise un score très important chez les 25 à 34 ans où elle arrive en tête avec 26 % des intentions de votes.
La France électorale traditionnelle a explosé.
La radicalisation de la gauche ultra ouvre un problème majeur pour le PS qui sociologiquement est devenu la France des employés donc des catégories modérées. La radicalisation est thématiquement à l'opposé des valeurs de la sociologie du "nouveau PS".