Je vous ai déjà parlé des deux documentaires : « le corps amazone » d’Anja Unger et « mes deux seins, journal d’une guérison » de Marie Mandy qui ont été programmés sur nos grandes chaînes nationales en ce mois d’octobre rose (voir mes posts ici, ici et ici) . Deux films de deux réalisatrices qui parlent du cancer du sein et/ou des amazones, chacune à leur façon et avec leur propre sensibilité. L’une, Anja Unger, décide de faire son film suite à une rencontre qui bouleverse sa vision de la maladie, l’autre, Marie Mandy, l’a vécu dans sa chair.
Deux approches différentes, deux manières de filmer presque opposées, avec en commun l’envie d’expliquer, de raconter, de montrer le cancer du sein et ses conséquences.
Il m’a semblé intéressant, pour clore ce chapitre de vous poster deux vidéos dans lesquelles ces cinéastes s’expliquent et racontent leur démarche.
Tout ne m’a pas plu mais, au delà du fond, j’ai aimé la forme de ces deux films : la façon très contemporaine de Marie Mandy de raconter la violence du diagnostic, de l’attente, de l’opération elle même, en ponctuant les scènes de très belles photographies-montage réalisées avant l’intervention par Vincent Fooy. Celle d’Anja Unger, plus classique, dirais-je, de décrire le travail du photographe Art Myers, de filmer et d’écouter ces femmes devenues asymétriques cherchant à être entendues et comprises dans leur désir de rester amazones. L’Art est omniprésent dans les deux documentaires, il a définitivement un rôle thérapeutique dans celui de Marie Mandy, et éducatif dans la démarche des femmes de l’association les « amazones s’exposent ».
Quant au fond, ces films ont le mérite d’exister même s’ils ne montrent pas tout, s’ils ne racontent qu’un pan de l’histoire, de la maladie, de la souffrance. D’ailleurs est-il possible de retranscrire au cinéma ce qu’est réellement le cancer dans sa vraie réalité, forcément différente pour chacune d’entre nous? Livres, expositions, cinéma ne permettront jamais de décrire entièrement ce que nous avons vécu, mais permettent indéniablement de partager des émotions.
Quoi qu’il en soit, merci Mesdames, d’avoir oser bousculer les tabous, d’avoir montré ce qui jusque là était tu. En espérant longue vie à vos films…