Rapidement considéré comme le digne successeur de Marvin Gaye, D'angelo a souvent eu du mal à assumer ce statut lourd et pesant. Incontestablement doué, musicien confirmé, il compose
intégralement une grand partie des morceaux présents sur le disque mais s'entoure aussi de quelques producteurs de renoms issus pour la plupart du milieu hip hop ( Dj Premier - Method Man -
Redman - ?uestlove). Un mélange d'influences qui place la barre très haut et qui en poussera beaucoup à explorer la même voie créatrice sans toutefois parvenir à un tel niveau de réussite (Bilal
- Dwele - Raphael Saadiq). La basse, la batterie et la voix sont maintenant mis en avant. Les harmonies vocales choisies par Michael Eugène Archer (a.k.a D'angelo) sont très originales et
pourraient remplir à elles seules un 16 pistes tant les prises sont nombreuses. Le beau gosse use également de son physique d'athlète sur la pochette et dans le clip du titre "Untitled" où il
apparait nu sur un plan fixe en noir et blanc de plus de 5 minutes. La consécration ne se fera pas attendre. Les critiques sont rapidement unanimes et le classement du Billboard place "Voodoo" à
la première place pour l'année 2000. En 2001 les Grammy Awards le gratifie de "meilleur album R&B de l'année" et de la "meilleure performance vocale masculine" (c'est quand même autre chose
que nos poussiéreuses victoires de la musique). Tous ces prix amplement mérités finiront d'asseoir "Voodoo" comme étant le disque référent de cette nouvelle soul, plus moderne en terme de
production, et en adéquation parfaite avec son temps.
J'ai tellement épuisé ce disque lors de sa sortie que j'en ai presque fait une overdose. Encore aujourd'hui il m'arrive de le faire tourner de temps en temps et je continue de prendre beaucoup de
plaisir à l'écoute de morceaux comme "Playa Playa" (la basse est monstrueuse) ou "Left & Right" (feat Method et Red Man pour l'énergie rageuse). Je le connais par coeur et je ne trouve
toujours rien à redire sur la qualité du travail fourni comme sur l'originalité du son funky (?uestlove est énorme du début à la fin). J'ai toutefois plus de mal avec ses interminables harmonies
("The Root") qui ne me touchent plus autant qu'a l'époque, ou avec "Untitled" (un hommage à Prince que lui-même ne renierai pas mais dont je me suis gavé jusqu'à saturation). Malgré tout, je ne
lui connais aucun vrai prétendant au titre de lover suprême et je garde un profond respect pour l'homme et pour sa musique, tout en espérant un éventuel retour inespéré (suite à de nombreux
déboires d'ordre psychologique et physique ses apparitions se sont faites de plus en plus rares. Concerts annulés, futur album reporté). A quand le retour du maestro??
Ecoute l'album en entier ici.
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