Magazine Sport

Les années EPO, la trilogie : 1997-1998, l’overdose du Tour (3/3)

Publié le 22 octobre 2010 par Levestiaire @levestiaire_net

Christian Prudhomme vaut-il mieux que Jean-Marie Leblanc ?

Les années EPO, la trilogie : 1997-1998, l’overdose du Tour (3/3)

Cela s’est passé à Courchevel, le 20 juillet 97. Ce jour-là, le Tour a définitivement basculé dans le spectacle grand guignolesque. On avait bien déjà vu un Letton remporter quasiment trois étapes de montagne consécutives dont un contre-la-montre (en mettant Indurain à plus de 3 minutes), on avait également vu un Danois ridiculiser ses adversaires sur grand plateau dans une des montées les plus difficiles devant un Patrick Chêne gueulard et stupéfait et un Bernard Thévenet admiratif et jaloux. Mais jamais une équipe entière n’avait osé se montrer sans honte aussi forte sur l’étape reine d’un Tour. La Gewiss de 95 avait ouvert la voie du n’importe quoi, la Festina 97 l’a professionnalisé.

Oh ta came!

Entre Bourg-d’Oisans et Courchevel, l’équipe de Richard Virenque avait donc décidé de « tout faire péter », selon les termes du Varois. Le soigneur Willy Voet, futur héraut de la lutte antidopage, relatera cet épisode onirique dans son livre « Massacre à la chaîne ». Les sept coureurs de Bruno Roussel, « préparés » comme jamais pour tenter de faire craquer Jan Ullrich, confortable maillot jaune, vont innover. Ils ne vont pas attaquer chacun leur tour, mais ensemble. Ainsi dès la première difficulté du jour, les Festina, sur leurs bolides, se détachent irrésistiblement et s’échappent. Ils sont tous là, seuls aux commandes de l’étape. La démonstration de force durera 2 heures, avant que les événements ne tournent en leur défaveur. Ullrich, piégé, attendra Riis pour l’aider à revenir, et se fera accompagner… des insoupçonnables feu Pantani et Jimenez. Tous ces noms, ça vous classe une époque. Virenque gagnera l’étape devant Ullrich. Le mal était fait. Le Tour allait survivre, mais rien ne serait plus jamais comme avant et surtout pas la santé des coureurs. On ne saura sans doute jamais qui a décidé que ces exploits surnaturels étaient allés trop loin et qu’il fallait révéler au grand jour ces pratiques, connues des seuls milieux cyclistes et médiatiques.

Marco caïne

Toujours est-il que par une belle journée de 1998, Willy le soigneur fut mystérieusement arrété avec dans sa voiture de quoi soigner pendant des siècles la belle-mère de Rumsas. On connaît la suite. De fil en aiguille, l’usage généralisé de l’EPO fut découvert, perquisitions, procédures, aveux, suspensions… Tout cela était tellement hors de contrôle, que l’histoire déboucha même sur la victoire de Marco Pantani dans le Tour de France, puis par son décès quelques années plus tard. L’affaire Festina et ses conséquences eurent pour conclusion une baisse sensible de la consommation d’EPO et le début de l’ère du renouveau, à partir des années 2000, avec une grande partie des acteurs (loin d’être has been) des années 90, l’ère du dopage sanguin.

Pendant ce temps-là, Jean-Marie Leblanc est bien en liberté.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Levestiaire 1939 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine