A l’heure où la Guinée cherche le chemin de son aggiornamento démocratique, une bonne nouvelle nous vient de la Ville éternelle : c’est celle qui fait désormais de son ancien archevêque métropolitain, Mgr Robert Sarah (photo), cardinal de l’Eglise romaine. Le 20 novembre, il recevra, à l’instar de trois autres Africains promus (Mgr Laurent Monsengwo de RDC, Mgr Medardo Joseph Mazombwe de Zambie et S.B Antonios Naguib, patriarche des coptes d’Egypte) l’anneau et la barrette cardinalices. Mais qui est Mgr Robert Sarah ? Né à 1945 à Ourous, ce polyglotte est un intellectuel de haut vol, un exégète qui sait rendre les Ecritures vivantes et compréhensibles. Etre en sa compagnie est un pur bonheur. Un moment où l’on se laisse désaltérer par les prodiges du savoir et de la raison. De 1979 à 2001, il aura été le grand évêque de Conakry. Celui qui travailla pour la formation du laïcat. Celui dont les homélies étaient suivies avec dévotion par les Guinéens. Celui qui osa proclamer, à la face du célèbre dictateur Sékou Touré, cette phrase immortelle : « Le pouvoir use l’Homme. » En lui attribuant presque simultanément la pourpre et son dicastère pour les Affaires humanitaires, Cor unum, Benoît XVI ne voit-il pas en lui une des figures incarnant ce dynamique catholicisme africain des Temps modernes ?