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Le jeu vidéo français est un art véritable, soigné et peaufiné pour une expérience inoubliable. En 1998, après six ans de développement et un changement de console, c'est une petite pépite qui arriva sur Playstation pour le plus grand bonheur de ses possesseurs. Un jeu de plate-forme 2D aux animations tellement détaillées que l'on se croyait dans un dessin animé, à l'introduction en images de synthèses (encore rares à l'époque) n'ayant rien à envier à Pixar, et à l'univers chatoyant qui un temps était pressenti par Spielberg pour atterrir au cinéma: Heart of Darkness.
L'histoire d'Andy, un gamin casse-cou qui voit disparaître son chien lors d'une éclipse, enlevé par des ombres! Ni une, ni deux, il fonce chez lui, récupère son matériel d'aventurier (passoire en guise de casque et fusil laser), saute dans une fusée qu'il a lui-même construite et se rend au Darklands pour le sauver. Un scénario très Disney qui se retrouve aussi chez les autres personnages, que ce soient ceux qui vont aider Andy dans sa quête ou au contraire les forces du mal en présence. Une histoire qui se suit avec grand plaisir donc, à l'humour impayable et au sens de l'aventure bien rôdé. Pour info, le doublage du serviteur du seigneur des ténèbres était assuré par Luq Hamet (Roger Rabbit, voix française de Michael J. Fox).
En termes de gameplay, c'est de la plate-forme horizontale mâtinée d'énigmes. Chaque écran est un casse-tête à résoudre soit en vitesse d'exécution, soit en réflexion pure. Les ennemis, que l'on combat dans le premier niveau du jeu, deviennent rapidement des obstacles à éviter dès le moment où le fusil laser est hors d'usage: tout le jeu est basé sur l'esquive des ombres sous peine de game-over immédiat. Il vous faut persévérer pour en voir la fin, tant le jeu est loin d'être simple.
Mes souvenirs sur Heart of Drakness sont bien évidemment excellents, avec son univers enchanteur et son ode à l'aventure, mais la difficulté du titre m'avait à l'époque bien stressé - et pourtant je jouais en mode facile! Un second souffle lui ferait du bien, en téléchargement PSN Wiiware ou XBLA, afin de faire connaître aux générations actuelles le savoir-faire des années 90 de notre beau pays.