Suite à l'annonce des nouvelles mesures de répression contre les chômeurs, j'ai souhaité prendre le temps de réfléchir à ce problème qui bien évidemment soulève une polémique très forte chez les chômeurs. Le fait déclencheur est que 300 000 (voir 500 000) postes non pas été pourvus cette année. A partir de ce constat le bon sens cher à tous les dirigeants les conduit à penser que le chômeur refuse un emploi. On peut alors se demander ce qu'il se passe réellement.
Il est loin le temps, où il suffit de se rendre dans une usine pour trouver du travail immédiatement. La question du chômage ne se posait pas à ce momet là car la main d'oeuvre manquait. Aussi, lorsqu'une entreprise découvrait une perle rare, elle avait beaucoup de mal à s'en séparer et tout était déployé pour ne pas inciter le salarié à quitter l'entreprise. Cela posait toutefois un inconvénient majeur, dans le sens où c'était le salarié qui choisissait l'entreprise. Aujourd'hui c'est bien différent. Choisir son entreprise peut effectivement faire parti des critères de sélection d'un chômeur, mais le nombre important de candidat l'oblige à postuler partout où son profil peut avoir des chances d'être sélectionné. Alors pourquoi y a-t-il eu autant de poste non pourvus ?
La faute aux candidats ?
Non, les difficultés pour trouver un travail actuellement ainsi que le coût de la vie ne permet plus d'être très exigeant. Ce qui importe donc c'est trouvé un travail. Tous ceux qui se trouvent en situation précaire le savent bien. Demander de l'aide pour manger exige beaucoup d'effort et provoque des traumatismes qui font que quelque soit le travail proposé, le plus important c'est d'avoir de quoi retrouver un peu de dignité.
La faute aux recruteurs ?
Non, il y a de réelles pénuries dans certains métiers. Les causes sont variées comme les horaires, l'insalubrité du travail, ou encore la difficulté physique. Oui, car bon nombre de ces postes sont mal évalués imposant des niveaux de diplôme et de compétences inutiles, entraînant des tris de CV inadaptés.
La faute à l'éducation nationale ?
Oui, depuis des années elle dévalorise les diplômes techniques conduisant à une pénurie de candidat. La voie générale est privilégiée, mais elle ne permet pas d'acquérir un métier. Il faut pour cela poursuivre des études supérieures obligatoires. La valeur de l'emploi présentée dans les écoles et la réalité du marché du travail présente un écart très important.
Conclusion
En s'en prenant au chômeur, les dirigeants trouvent une excuse à leur propre échec. Bien sûr qu'ils sont au courant des problèmes rencontrés par les chômeurs, bien sûr qu'ils sont au courant des problèmes dans l'évaluation des postes. Mais ceux qui évaluent, travaillent et donc ne sont pas à la charge de l'état, ce qui n'est pas le cas du chômeur. Que conseiller à tous ses chômeurs qui se sentent à nouveaux des rebus de la société, que l'on montre du doigt parce qu'ils n'ont pas réussi à intégrer une structure ? répondez aux offres que l'on vous impose, si votre profil ne convient pas, c'est le recruteur qui refusera, pas vous. Au quel cas, vous n'avez pas refusé une offre, mais vous n'avez pas été accepté. Ce n'est donc pas votre faute. La notion d'offre acceptable est, selon moi, un pléonasme, car l'offre est adressée par l'ANPE à un candidat qu'elle estime correspondre au profil. Mais en aucun cas, cela garantit l'emploi. Hors les postes non pourvus ont eu des candidatures, mais elles ne correspondaient pas au profil rechercher.
Nota : Un bac + 5 c'est mieux qu'un bac + 2 seulement parce que le métier nécessite 4 ans de théorie et un an de pratique, tandis que pour un bac + 2 on a un an de théorie et un an de pratique. Aussi, la différence qui peut être importante durant le cursus scolaire, n'a plus de réelle valeur dans la vie active. Certains diplômes équivalent à des bac + 5 sont obtenus sans être passé par tous les autres intermédiaires, mais simplement par une validation des acquis par expérience. Ce qui est important, c'est votre savoir, votre savoir-faire, et votre savoir-être c'est-à-dire vos compétences.