Un dais pour le trône de Charles VII

Cette pièce de tapisserie représente, sur un fond rouge, un grand soleil dont les rayons se terminent par des étoiles, deux anges aux vêtements fleurdelisés, tiennent une couronne décorée de fleurs de lys. Formant un dais, c’est à dire une sorte de baldaquin, cette tapisserie permettait, lorsque le roi était assis sur son trône, de faire apparaître derrière lui les deux anges descendant du ciel pour le couronner, affirmant ainsi l’essence divine de sa royauté.

Mais évoquons le roi Charles VII (1403 – 1461) pour qui ce dais était destiné. A noter que le Louvre conserve sont portrait peint par Jean Fouquet que vous pouvez voir ici.

Au moment où il monte sur le trône, la guerre de cent ans semble en passe d’être gagnée par les Anglais qui occupent presque toute la France, qui aurait alors parié sur celui qui était surnommé par dérision “le roi de Bourges” un souverain presque sans argent et sans territoire. Tout change quand, en 1429, Jeanne d’Arc le reconnaît comme seul véritable roi et le convainc de lui confier sa dernière armée. Contre toute attente Jeanne enchaîne les victoires et fait sacrer le roi à Reims afin de lui donner toute sa légitimité. Mais en 1430 elle devient un obstacle à la politique de négociation de Charles VII qui ne fait rien quand celle-ci est capturée et condamnée au bûcher.

Malgré cet épisode peu glorieux le roi Charles VII se révèle en fait un homme d’état qui entreprend le redressement de la France. Il réforme la fiscalité, assure sa primauté sur l’Eglise et crée une armée royale permanente dotée d’une puissante artillerie qui lui permet la reconquête du pays. En avril 1450, à Formigny en Normandie, les Anglais espère que les Français vont refaire l’erreur de charger à cheval ce qui permettra à leurs archers de les tirer comme des lapins. Manque de chance l’armée de Charles VII aligne son artillerie et pilonne l’armée Anglaise. Trois ans plus tard la bataille de Castillon marque la fin de la guerre de cent ans et celle de la présence anglaise.

Notons aussi que Charles VII eut pour maîtresse la belle Agnès Sorel célèbre pour ses décolletés plus que vertigineux. Dans son entourage le financier Jacques Coeur joua un rôle important, devenu grand argentier du roi il impulsa le commerce avec des pays lointains et fut un créateur d’entreprises avant l’heure.

Le dais de Charles VII se trouve dans l’aile Richelieu au 1er étage, salle 6