Décidément, vraiment comme hors du monde, hors de ce monde en tout cas.
La retraite évoque en moi l'art spirituel ou l'art de la guerre.
Dans un cas elle est avantageuse (bien que ce monde la conçoive comme une lâcheté et un abandon) dans l'autre, déshonorante (à moins qu'elle ne soit toute stratégique et aboutisse à une victoire...).
La surestimation du retrait du monde du travail par voie légale n'a de cesse que de me surprendre. Penser sa « fin de vie » en terme de confort, de « pouvoir d'achat »... et pourquoi donc ne pas cotiser afin d'être certain que l'euthanasie s'opérera à temps, dans les meilleurs conditions possibles et, de même, pourquoi pas acheter son ticket dans la file d'attente du crematorium... ?
Mais sans jamais, ô grand jamais, se pencher sur l'abîme spirituel !
Le noeud du problème, ce n'est guère étonnant toutefois, ne dépasse donc absolument pas le cadre (pourtant si étroit) de la quantité. Et voilà, sont appelées à la rescousse les statistiques biologiques. Or, comme ON le sait, ON fait dire ce qu'ON veut au chiffre.
Inversion du procédé guématrique qui, par les lettres chiffrées, voulait amener à un dépassement transcendant de la quantité.
Il creuse encore, et encore, il creuse le grand ON collectif, il creuse encore le langage.
Parole contre parole, chiffre contre chiffre.
Le grand rationalisme comptable et gestionnaire élu, pourtant, par le peuple. Et pour le peuple.
La minorité active et éclairée qui parle et agit au nom du peuple représenté par elle.
Amphisbène monstrueux dont les deux têtes partageant un même corps ne peuvent, toutefois, se voir que « de dos ».
La grève peut-être un promontoire splendide, ouvrant sur le mirage admirable d'un horizon qui image l'infini.
Elle est aussi la plus plate image d'une société idolâtre qui ignore cela même qu'elle loue.
Petit goût exaltant de rébellion.
Enthousiasme de la « festitude ».
Rêverie révolutionnaire anti-capitalistei...
ah, l'aura de la geste contestataire !!
D'un bord, de l'autre, ON sait, fort heureusement qu'après tout ça ON rentrera, oui, chacun dans ses pénates.
Le processus est le processus. Le « chaos » sociétal n'est qu'un programme parmi les autres. Un programme de décharge, de délestage.
Les analystes, analisteront.
Les commentatueurs, commentateront. Et le grand coma métaglobal reprendra ses « droits ».
Colère. Grève. Emeutes. Blocages. Débats.
Injustice. Solidarités. Liens.
C'est dialecticien le chaos.
L'unicité désirée du prince-hype de ce monde nécessite et commande, recommande, l'usage du chaos orchestré. Nous devons rejouer le grand mythe de l'évolution.
Ces soubresauts que l'on feint de prendre pour de grands « événements » (l'actuelle vision -theoria- étant évé-démentielle) ne sont que la perpétuation carnavalesque inversée du rite-festif mamonnesque.
Les jeux théâtraux de Plouton encore, encore, encore... sans aucune forme de « retraite », précisément !
iA ceci près que, par exemple, les salariés des industries pétrolières qui organisent la pénurie permettent aux actionnaires honnis de faire de très bonnes affaires (ventes en hausse, déstockage, déduction de jours de salaires...)