Au moment où un mécontentement profond voisinant avec un désespoir non moins profond pointe son nez, en France, en cet automne 2010, il n’est pas inutile de faire un petit tour des dénis de réalité :
- Une ministre de l’économie disant haut et fort : il n’y aura pas de problèmes de carburant deux jours avant que tous les journaux du monde entier affichent des photos des stations sans gaz oïl et des queues d’automobilistes sans fin.
- Des syndicats et des groupes politiques qui continuent de prôner que la seule solution c'est 37, 5 années de cotisation pour financer les retraites !
- Des banquiers qui affichent des profits reluisants en toute quiétude.
- Un Etat qui engrène des milliards suite à des prêts juteux qu’il a fait à des pays endettés jusqu’au cou.
- Un chef de l’Etat qui annonce à ses ministres, décidément bien veules, que le premier qui se désolidarise de sa position sur les retraites sera viré !
- Des professeurs coordinateurs de leur discipline dans mon Lycée qui font le dos rond et pensent vain d’élaborer une position commune, d’échanger, alors qu’ils ont tous exprimé de vrais tracas.
Pourtant, lorsque je discute avec la commissaire adjointe du 13 ème arrondissement de l’efficacité de certaines mesures, je trouve une oreille attentive, chez son adjoint aussi.
Pourtant, lorsque je discute avec des jeunes en « lutte « je trouve aussi plein d’oreilles attentives ( même chez ceux qui sont ultra radicaux).
Pourtant, lorsque je lis le dossier du « Courrier International » sur des témoignages de la presse « Cinq ans après les émeutes de Clichy sous bois », je trouve aussi beaucoup de réalisme.
Ainsi Die Zeit de Hambourg, par la bouche de Gero von Randow, décrit un paysage apocalyptique à Montfermeil dans les zones de non droit où les policiers n’osent pas s’aventurer, où les pompiers n’osent pas aller tout seuls, où l’on parle de « guerre », où les enseignants ont le plus grand mal à empêcher que leurs cours ne s’achèvent pas dans le chaos le plus total. Où ces banlieues sont décrites comme des zones de non formation et où règne la « haine des oubliés ». Les touristes voient des légions de policiers sur les Champs-Elysées et, dans le même temps, l’Etat abandonne à eux mêmes ses citoyens en détresse.
Dans le même temps Evgueni Blinov du Tachastny de Moscou décrit le quartier du Mirail comme étant le Bronx de New York dans les pires années, où l’on conseille aux gens « d’aller vivre ailleurs », où les appels à « tuer les blancs » résonnent en écho de ceux de Montfermeil .
Dans le même journal : la réussite de l’agglomération Lyonnaise décrite par le Freitag de Berlin. Mais la réussite grâce à qui ?
Dans le même journal, on apprend que l’ambassadeur des U.S.A donne de l’argent à Bondy notamment pour des choses intelligentes !
Il est plus que temps de créer un institut de veille des initiatives porteuses d’espoir. C’était ce que voulait faire Thierry Desjardins, si je ne m’abuse.
Je propose aussi d’interpeller les partis politiques en dénonçant les hommes et femmes politiques qui ont échoué et en valorisant ceux qui ont réussi.
Attention cela touche aussi des élus Verts qui ne sont pas assez dans la démarche participative
Et si l’Etat ne fait plus le boulot, pourquoi ne pas aller chercher des âmes généreuses !