Une fois le Gentilhomme remis de sa surprise (vous imaginez sa tête lorsque je lui ai demandé de me laisser devant le cimetière et d’aller garer la voiture,surtout lorsqu’il m’a vue m’engouffrer dans le cimetière),nous sommes descendus dîner sur le port.Dîner tranquille et très agréable dans un des nombreux restaurants bordant la marine.Notre chambre d’hôtes était très bien mais je ne la citerai pas car je n’ai pas aimé le côté désinvolte de la propriétaire qui était absente le matin et nous avait laissé du café soluble,des pains au lait industriels,des plaquettes individuelles de beurre au milieu de pots de confitures :corses,ouf!
Tout cela d’un air de dire débrouillez-vous.Dommage car située à deux cents mètres d’une petite crique qui donnait l’impression que la plage nous était réservée et où il fut bien agréable d’aller piquer une tête au petit matin au saut du lit pour nous réveiller.
Nous avons passé la matinée à BonifacioNous sommes d'abord revenus sur le port,dont les eaux durant la nuit s'étaient vues peuplées des méduses!Curieux endroit,que cette enclave calcaire alors que l’île est essentiellement granitique. Ses falaises qui nous donnent la sensation de dominer le monde fouettées par le vent trois cents jours par an . Ici tout rappelle la Ligurie même le dialecte ponctué de l’ancienne langue ligure.
La haute ville enfermée dans ses fortifications dominant le cap Pertusato ne peut laisser indifférent.
Il faut imaginer qu'autrefois on accédait à toutes ces maisons par une échelle que l'on retirait la nuit.Presque toutes possédaient un pressoir à huile,un four et une citerne alimentée par un ingénieux système de gouttières
Nous avons longuement flâné dans ses ruelles pour une fois à la manière de Michelaise et Alter ce qui fait que nous sommes certainement passés à côté de trésors .
Pénétré dans les églises,Sainte Marie Majeure,Saint Dominique,Saint Jean-Baptiste,Saint Erasme
Comme dans beaucoup d'endroits en Corse le beau côtoie en permanence le laid,ce sera encore plus marqué à Bastia.J'ai vraiment été intriguée par leurs branchements électriques,quand je pense combien sur le continent nous sommes soumis à une certaine sécurité...Les persiennes gênoises sont parfaites pour épier sans être vue et ces dames ne s'en privent pas!
Lorsque l'on repart vers le cimetière marin (encore lui!),on domine le cirque d'Orinella et de Catena
Nous avons quitté Bonifacio la matinée bien avancée quasi terminée à grand regret en empruntant la route de Sperone ,et oui il y a un golf là-bas,mais cela m'a permis d'avoir à mon avis la plus belle vue sur ces lieux enchanteurs
"Comme il me parut beau,ce petit port qui tournait avec ses eaux dormantes entre d'immenses roches lisses et noires.Au fond le quai plein de soleil,les maisons de la marine et une longue pente caillouteuse montant vers la ville..."
Alphonse Daudet Robert Helmont