L’air de rien, ce petit EP commence à exercer son emprise sur mon cerveau depuis quelques jours. La faute en revient surtout au morceau d’ouverture, "Give It Up", qui me fout tout simplement la chair de poule, même après des dizaines de passages. Je ne sais pas si j’écouterai toujours Tropics dans six mois, mais là, maintenant, c’est le genre de came qu’il me faut : une sorte de slow-disco fluide et profond, teinté d'électronica 90's et de shoegaze. Comme un gros édredon pastel où s'enfoncer douillettement pour rêvasser.
Après Joy Orbison, James Blake, Floating Points et tant d’autres, Chris Ward est encore un autre blanc-bec britannique de 22 ans - à croire que cette génération est une source intarissable de talents. Il finit actuellement ses études d'ingénieur du son à la fac de Southampton, mais ça ne l'a pas empêché de signer directement sur Planet Mu, ce qui n'est pas rien. Il sortira dans les mois qui viennent un premier album et en fournit trois extraits sur ce remarquable Soft Vision EP.
Tropics semble s'épanouir dans le contraste entre les claviers doux et mélancoliques et des sons de batterie particulièrement explosifs, qui résonnent comme des coups de fouet. Se maintenant ainsi en équilibre entre groove et songe opiacé, il s'adresse aux danseurs somnambules avec le shoegaze cosmique de "Soft Vision", et surtout avec "Give It Up", impressionnant croisement de new-wave et de hip-hop autour d'un sample de voix tiré d'un vieux track italo disco ("Precious Little Diamond", de Fox The Fox). Un cran en dessous, "Melorr" plaira davantage aux fans de chillwave à la Toro Y Moi.
En bref: 15 minutes d'une rêverie disco lente et délicate pour un premier EP très réussi.
A lire aussi: Teengirl Fantasy - 7 AM (2010)
Sa page Soundcloud, avec pas mal de choses à écouter
Tropics sur Tumblr, Myspace, et Twitter
Le site et le Myspace de Planet Mu