Lors de ma conférence sur l'utilisation du Web dans la recherche d'emploi donnée la semaine passée, j'ai bien évidemment parlé des réseaux sociaux, et bien évidemment parlé de Facebook.
Pour ceux qui me suivent, vous connaissez mon point de vue : Facebook n'est pas un outil taillé pour la recherche d'emploi, et je vous recommande de construire une cloison (une muraille !) entre vos données personnelles et professionnelles. En d'autres termes, n'utilisez pas Facebook comme un réseau social professionnel (comme LinkedIn ou Xing), ou alors si vous l'utilisez ainsi, faites en sorte d'en respecter scrupuleusement les mêmes règles : pas de messages personnels notamment, et surtout, désactivez le mur (ce qui vous prive d'un des intérêts majeurs de Facebook !). Le pire, c'est probablement d'accepter en ami des personnes qui n'en sont pas vraiment ou que vous ne connaissez pas bien : cela laisserait une porte béante sur votre vie privée.
En Suisse, 60% des personnes séparent vie privée et professionnel sur Facebook... Mais que font les 40% restants ?
Une étude récente menée par le portail Monster en Suisse, Allemagne et Autriche montre que 30% des Suisses déclarent être en contact direct avec leurs collègues sur Facebook, et que 7% d'entre-eux attribuent à ces contacts professionnels des droits différents dans leur profil visant à restreindre l'accès à certaines informations.
De mon point de vue, il faut souhaiter que ces 30% de personnes savent exactement ce qu'elles font : se faire tagger sur Facebook, ou bien recevoir un commentaire personnel sur son mur, écrit par une autre personne, sont des actes d'une simplicité déconcertante, et les personnes courent le risque de s'exposer, ce qui n'est pas souhaitable : moins vous en dites ou en laissez sur votre vie privée, mieux vous vous en porterez, notamment en cas de recrutement. Et encore plus particulièrement si vous avez un poste d'encadrement ou à responsabilité.
En Allemagne, les résultats sont sensiblement équivalents à ceux de la Suisse. En revanche, en Autriche, c'est visiblement pire : seuls 45% des autrichiens séparent leur vie privée de leur vie professionnelle sur Facebook.
Les conséquences ? Frein au recrutement, mauvaise e-réputation, ou licenciement
Ne pas suivre ces règles sur les réseaux sociaux, c'est offrir en pâture des informations personnelles au monde ou à des contacts professionnels.
Même s'il semblerait que les recruteurs suisses ne consultent que très peu les réseaux sociaux pour rechercher des informations personnelles (17,5% d'entre-eux consultent Google, et 1,6% seulement Facebook), il me semble qu'il ne faut pas prendre de risque inutile : certains métiers sont très regardants sur la réputation de leurs employés. Les personnes qui occupent des métiers à responsabilité ou des postes d'encadrement sont aussi visées, car il est ensuite question de crédibilité. Un des risques, c'est donc de se voir refuser un poste.
Autre problème : votre e-réputation. Plus vous en direz sur vous sur le plan privé, plus vous risquez de donner des armes aux personnes qui voudraient vous nuire : il serait ainsi très facile, pour un collègue mal intentionné, de construire un buzz autour d'un élément de votre situation personnelle. Si ceci est condamnable et condamné par la loi, une fois que le mal est fait, il est difficile de stopper l'information qui circule sur le Web.
Enfin, on a observé certains cas ces derniers mois de personnes qui se sont fait licencier à cause des réseaux sociaux comme Facebook. Il n'y en a pas 10 par mois, mais quand même, se faire licencier parce qu'on n'est pas assez prudent et qu'on diffuse des informations perso, c'est dommage.
Et vous, avez-vous des conseils d'utilisation pour les réseaux sociaux ? Avez-vous quelques anecdotes ?
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