Pas de coupes budgétaires au Royaume-Uni

Publié le 21 octobre 2010 par Copeau @Contrepoints

Il n’y a pas de coupes budgétaires. Je le dis encore, il n’y a pas de coupes budgétaires. Ce dont parlent Cameron et Clegg, c’est d’une réduction du rythme d’augmentation de la dépense publique par rapport au budget de juin dernier, c’est résumé de façon très claire dans notre petit tableau, et ici, et la source est ici.

Vous verrez que la dépense publique de l’année financière est de 698,8 milliards de Livres Sterling. D’ici à 2014-2015, la dépense projetée devait monter à 757,5 milliards. Ce que nous propose maintenant le petit George Osborne, c’est que l’augmentation soit limitée à 739,8 milliards, une « coupe » de 17%.

Et c’est ainsi que le langage de la dépense publique a été défini. Une réduction de la vitesse d’augmentation est considérée comme une coupe.  En fait, d’ici à 2014-2015, la dépense publique annuelle aura augmmenté de 43 milliards de Sterling, une augmentation de 6,2%. Par de tels sophismes, des « coupes » sont définies comme une vitesse d’augmentation moins rapide que prévue.

Et néanmoins, en allant directement à la source, la page 17 du rapport complet du Trésor (paragraphe 1.15) nous dit :

Même après ces coupes, la dépense publique dépenses (Dépense Totale Gérée) en 2014-2015 sera plus élevée qu’en 2008-2009. A 41% du PNB, elle sera à peu près au même niveau qu’en 2006-2007. La dépense en services publics en 2014-2015 sera plus élevée qu’en 2006-2007 en termes réels.

Répétez après moi : « La dépense en services publics en 2014-2015 sera plus élevée qu’en 2006-2007 en termes réels. »

Pour déguiser le fait que pour la plupart des services publics (comme par exemple la défense), la dépense va augmenter (principalement pour le service de la dette et les pensions de retraite non provisionnées), les officiels -élus et nommés- en passent maintenant par la masquarade élaborée de retrancher des services hautement visibles, y compris des écoles, des bibliothèques et des patrouilles de police.

Avec la connivence des médias et des syndicats, on trompe ainsi le public afin de lui faire croire qu’on réduit la dépense publique, une ruse élaborée qui sert d’excuse à la détérioration des services publics, tandis que le mammouth improductif dévore une part de plus en plus importante des finances.

Et malgré cela, alors que nous tolérons le torrent médiatique de lamentations désinformées au sujet des « coupes », nous devons nous accrocher à la réalité et continuer de dire : « La dépense en services publics en 2014-2015 sera plus élevée qu’en 2006-2007 en termes réels. » Il n’y a pas de coupes. Ce n’est qu’une illusion.

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