L'évolution des marchés actions depuis 5 ans laisse entrevoir un comportement où les principaux indices (ci-dessous dans l'ordre : indices des bourses espagnole, française, allemande, américaine et hollandaise) fonctionnent à l'unisson lors de baisses avec une tendance à se resserrer en pareil cas avant la crise et à s'élargir depuis sous le coup du poids des valeurs financières au sein des différents indices. La différence de vitesse de développement lors de hausses de ces indices tend à s'accroître avant comme après le plus fort de la crise et prend une dimension assez importante actuellement. L'écartement va croissant.
La conséquence directe d'une telle situation est que s'il est possible de déterminer des déclencheurs particulièrement décisifs et très efficaces pour déceler les points d'impact à la baisse à certaines périodes qui sont à la source des décrochages généraux du marché (citons parmi des choses précieuses vues et revues ensemble : les indices de valeurs bancaires ou des semi-conducteurs, la position de la bourse espagnole en période aiguë de crise des finances publiques de la zone euro ou encore la direction de la bourse de Francfort) à la hausse en revanche l'exercice est plus délicat.
Non seulement les indicateurs les plus corrélés au CAC 40 deviennent inopérants ou en tout cas bien moins efficaces, le DAX étant actuellement le meilleur exemple avec une ascension qu'aucun de ses confrères européens ne suit vraiment ou seulement de très loin mais tenter de trouver le déclencheur qui va emmener le marché à sa suite peut s'avérer également vain en pareille situation. Tous les indicateurs, par définition, finissent un jour ou l'autre par ne plus marcher ou envoient tôt ou tard un faux-signal et tous les indicateurs de manière générale sont à utiliser dans des configurations précises pour en augmenter les chances de succès. C'est pourquoi coller au plus près du marché en cherchant continuellement ce qui le caractérise le mieux à un instant "t" peut aider à mieux le comprendre pour agir et constitue un exercice constant pour faire évoluer sa propre méthode de manière dynamique en complément de ses propres indicateurs habituels. Dans un tel environnement, même cet exercice complémentaire devient naturellement plus aléatoire.
A "l'intérieur du marché", la situation est à peu près identique avec une vitesse de récupération des différents compartiments du marché très éclatée entre par exemple un indice des semi-conducteurs qui tergiverse en dépit des bons résultats d'INTEL ou d'AMD et de valeurs bancaires US qui refusent de passer l'obstacle à la hausse, tout comme BNP ci-dessous toujours en attente de breakout (cassure) de sa résistance long terme majeure et dont l'importance est primordiale pour la bourse française en raison de l'importance de la pondération des valeurs financières au sein du CAC40. La profondeur du mouvement est donc également encore sujet à questionnement.
Voilà autant de raisons pour se recentrer en premier lieu sur les bases graphiques et une configuration du CAC 40 en place depuis près d'un mois maintenant qui se fonde, encore aujourd'hui tout particulièrement, sur 2 larges zones de support et résistance horizontales (en gris) dans un marché toujours en manque d'inspiration sur la direction à prendre même si le biais reste haussier.