Reporters Sans Frontières (RSF) vient de délivrer son classement annuel de la liberté de la presse, qui fait un classement des pays selon le degré de liberté laissé aux journalistes. La France joue les cancres en reculant d'une place, au 44ème rang. En moins de 10 ans, la France a reculé de 33 places! Cela ne me fait pas rire, j'aime trop mon pays pour trouver ça drôle. Le dernier coup de couteau donné à la presse indépendante date d'aujourd'hui même, et est bien dans la digne continuité des aberrations constatées par RSF depuis dix ans.
Sur son blog, le secrétaire général de RSF Jean-François Julliard explique :
«La France perd encore une place dans notre classement mondial pour la liberté de la presse. C'est très préoccupant. Il est urgent que les autorités réagissent et rappellent l'importance d'une presse totalement indépendante de tous les pouvoirs. L'année 2010 a été marquée par plusieurs agressions contre des journalistes, des mises en examen, des violations ou tentatives de violations du secret des sources et surtout un climat lourd de défiance envers la presse. La majorité présidentielle a eu des mots très menaçants, parfois insultants, envers certains médias. Ces déclarations ont eu une résonance mondiale et, dans beaucoup de pays, le gouvernement français n'est plus considéré comme respectueux de la liberté d'information...»
Je parlais ici même il y a quelques semaines de "République bananière"... Il suffit de constater l'autogestion satisfaite des députés de ce pays quant à leur retraite, ou d'observer le mépris croissant et hautain de nos gouvernants pour le peuple qu'ils sont censés administrer, ou de voir avec consternation la façon désordonnée, aberrante, dont ces gens-là gèrent une réelle crise énergétique -plus d'essence dans le pays!- et de plus droits dans leurs bottes nient la réalité des faits, ou d'apprécier la façon dont avec leurs gros sabots nos soi-disant démocrates installent tranquillement une censure de l'internet français sous couvert de défendre le droit -des artistes ou des riches actionnaires des maisons de disques?-, ou encore de lire quotidiennement quelques informations comme celle-ci (Hortefeux traité de "raciste" et de "fasciste" à Lyon : trois interpellations -il fut une époque ou les politiques auraient ri d'une interjection de ce style, mais... les enfants disent qu'il n'y a que la vérité qui blesse, je ne sais pas pour moi ce qu'il en est), pour réaliser que la question se pose désormais de façon cruelle: sommes-nous encore dans une démocratie, ou dans une sorte de régime intermédiaire sans nom dans lequel le fait du Prince a force de Loi? Montesquieu doit se retourner dans sa tombe.
Pour parfaire le tableau, la France est devenue la risée du monde entier le temps d'une réformette sur les retraites -inutile parce que tout le monde sait qu'il faudra aller beaucoup plus loin, et injuste parce qu'elle ne tient pas compte de la durée effective du travail-, et avec sa gestion calamiteuse des faits qui amène les excès que l'on sait la France s'effondre dans le marasme, sombre dans la dépression, et fait de nouveau peur aux touristes. Quels succès, messieurs! Quel bilan pour trois ans de règne!
Publié par
Pascal Oudot
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