Une chronique de Broots
Hier soir, Machete.
J'avais tellement lu et entendu de gens pressés de le voir que j'étais confiant.
En plus R. Rodriguez ne pouvait pas ne pas se rattraper après un ou deux ratés (à mon sens).
Ca sentait le mix de Une nuit en enfer et Desperado, 2 films que j'avais appréciés.
Et puis, le casting était prometteur, entre têtes connues (Alba, Rodriguez, De Niro, Fahey), tronches habituelles (Trejo, Marin) et anciens revanchards
(Johnson, Seagal).
Alors pourquoi j'ai l'impression qu'on s'est foutu de ma gueule ?
Je suis resté totalement hermétique. Non, je ne me suis pas ennuyé mais j'ai alterné entre consternation et déception...
Si le réalisateur a vraiment voulu faire un clin d'œil aux mauvais films des années 80, alors c'est plutôt réussi, on dirait un très mauvais Chuck Norris avec du
gore et une bonne dose de n'importe quoi (le thermomètre ou les boyaux qui servent de corde de rappel, ça a été le pompon...).
Mais je crains qu'il y ait eu volonté derrière tout ça de passer un message (les immigrants mexicains, faut pas leur faire de mal, ils sont gentils et servent aux USA. Oui ma phrase est simpliste
mais le message l'est encore plus, alors je m'adapte). Et là, c'est un immense plantage.
Et puis, imiter le mauvais style des réalisateurs moqués (par pitié, faites que ce que je dis est vrai et qu'il ne soit pas tout simplement devenu une quiche) rend le film illisible,
confus.
Et que de clichés ! Je sais, là aussi je suppose que c'est volontaire, mais à trop vouloir en rajouter dans "l'hommage",
Rodriguez a oublié de faire un film devant plaire, devant accrocher.
Bref, une impression plus que mitigée pour moi.
Les connaisseurs, les adeptes des films décalés et moqués, crieront peut être au génie, moi, simple amateur de cinéma, j'ai failli décrocher.
Si on retrouve quelques moments drôles et jouissifs, la majorité du film tombe en plus dans le lourd, le grandguignolesque raté...
Certains ne vont pas manquer de me dire que je suis un vieux con qui ne comprend rien au second degré... OK, pour la première partie mais je manie suffisamment le second (voire
3e) degré et l'ironie [NDLR : on peut en témoigner ! ] pour voir quand c'est raté.
Même le combat final entre Machete et Torrez (Seagal, qui joue comme d'habitude, donc sur-joue, donc est parfait dans son rôle) est
décevant.
Après la relative déception du dernier Tarantino, j'espérais mieux de son complice.
Raté.
Ma note : 2,5 / 5
Oui, c'est généreux au vu de ma critique mais je récompense l'intention...