Un tract qui commence par annoncer une précarité indépassable pour les jeunes, on se dit tout de suite qu’il va falloir que ce soit bien argumenté ou très drôle… Mauvaise surprise.
« La réforme portée par le gouvernement remet en cause le principe de solidarité entre générations. » Vraiment? Ce sont bien les jeunes qui vont payer les retraites des plus vieux, solidaires donc.
« Nous refusons de devoir économiser pour nos vieux jours dans des fonds de pensions qui peuvent être ruinés du jour au lendemain ». Ces mêmes geignards ont-ils oublié qui financent notre dette en ce moment? Québec, Canada notamment… Ces mêmes pays qui n’ont pas de problèmes de retraites et pour cause, ils maîtrisent leur déficit d’une part (condition sine qua none, mais ce n’est pas là le point de l’UNEF) mais surtout, ils placent les cotisations dans devinez-quoi… des fonds de pensions, histoire que le montant grandissent et ce n’a pas l’air de les ruiner puisqu’ils sont nos créanciers aujourd’hui!
« Notre génération aspire à bénéficier des mêmes droits que nos aînés »(sic!) Evidemment, tout le monde voudrait vivre à DisneyLand! Le problème chers manifestants, c’est que le système de nos aînés ne marche pas, il est même voué à l’échec parce-que derrière le terme de solidarité inter-générationnelle se cache une arnaque à la Madoff à l’échelle nationale, une pyramide digne de Ponzi! Pour rémunérer le haut de la pyramide (nos aînés), il faut une base toujours plus grande et qui, à terme, cotise plus… Belle idée de vouloir conserver ce que vous critiquez dans le monde de la finance et de ses « dérives capitalistes »…
« La réforme aura pour conséquence de nous maintenir plus longtemps au chômage en début de carrière ». Vraiment? Il semble pourtant que la raison d’un accroissement de la durée du chômage soit liée avant tout à la conjoncture, puis à la législation sur le travail d’après les prix Nobel d’économie 2010. Si les patrons n’embauchent pas ou vous imposent « des premiers emplois précaires » c’est surtout parce qu’ils ne prendront pas le risque de vous engager étant donné la difficulté de vous licencier si vous ne faites pas l’affaire, sans parler des cotisations patronale et salariale que paie l’entreprise in fine. Décidément, encore une illustration de l’inculture économiques des rédacteurs de ces tracts.
Et enfin, pour la plaisir, la plus belle. Celle qui représente totalement l’incapacité de ces gens à comprendre le monde qui les entoure et surtout la chance qu’ils ont d’y vivre : « Pour les jeunes, c’est 1 million d’emploi qui ne seront pas libérés sur le marché du travail » Oh oui! se dit-on intérieurement, comme l’aboutissement d’un moment incertain; comme lorsqu’on écoute quelqu’un s’enliser peu à peu jusqu’à ce que finalement il se disqualifie totalement! La voilà l’erreur, d’aucun dirons la connerie qui discrédite définitivement leur action. Pardonnez leur Adam Smith, Bastiat, Ricardo, Say et vous tous qui avez eu ne serait-ce qu’une heure de cours d’économie au lycée, pardonnez leur, ils ne savaient pas. Parce que la faute est grave: l’économie c’est un jeu à somme positive dans lequel l’ensemble des actions individuelles créé plus de richesses que la somme de ces actions, c’est ce qu’on appelle la croissance. Chaque personne employée permet de produire plus de richesses et entraîne donc un nouveau flux de revenu qui donne une nouvelle opportunité à une autre entreprise quelque part d’embaucher encore pour profiter de ce flux nouveau. Ainsi plus il y a de « séniors » expérimentés et productifs, plus il y aura d’emplois pour les jeunes. Élémentaires penserons les plus sages, encore fallait-il le rappeler à ces messieurs de l’UNEF…