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Voici la dernière série télévisée que j'ai suivi assidument, inconditionnel depuis la diffusion de son premier épisode sur M6 en 1994, dans ce qu'on appelait les samedis fantastiques avant de basculer le jeudi puis plus tard en seconde partie de soirée dans l'indifférence générale. Neuf saisons, deux films et bien d'autres produits dérivés qui ont tous trouvé le chemin de ma demeure. La création de Chris Carter, accompagnée de la musique de Mark Snow, a bouleversé l'univers des séries grâce à une écriture et une ambiance hors du commun.
Aux frontières du réel, son titre français durant les deux premières saisons avant que l'original The X-Files ne reprenne ses droits, innovait avec ses histoires oscillant entre la réalité et le paranormal, représentées par les points de vue divergents de ses deux héros: les agents du bureau des affaires non-classées du FBI Fox Mulder et Dana Scully. Lui croit en l'impossible, elle reste résolument terre à terre, et la combinaison de leurs diverses réflexions les tirera de bien des mauvais pas. D'autres personnages interviennent régulièrement, pour aider ou au contraire gêner les enquêtes du duo de choc, et des noms comme l'homme à la cigarette, Walter Skinner, les bandits solitaires, Alex Krycek ou encore Monsieur X ravivent des souvenirs à ceux qui ont suivi leurs pérégrinations.
L'une des forces de la série - en plus de son interprétation parfaite - est la formidable idée d'alterner entre deux types d'épisodes distincts: d'un côté les indépendants, et de l'autre ceux que l'on appelle la mythologie. Celle-ci constitue le fil rouge de l'histoire, basée sur l'existence des extraterrestres et du complot qui viserait à la colonisation de la planète. Mulder à la recherche de soeur - enlevée alors qu'elle était enfant -, la quête d'autres victimes d'enlèvements ou encore la rencontre avec des hybrides font partie de la mythologie. Les indépendants, eux, ont pour but de ne pas lasser le spectateur qui aurait tendance à se perdre dans un scénario de plus en plus tortueux, en leur livrant des histoires uniques baignant dans le fantastique: on y trouve des loups-garous, des vampires, des esprits, des pouvoirs psychiques ou encore d'autres monstres créés pour l'occasion comme un certain Tooms. Et pourtant, à la fin, le croyant et la sceptique ne cesseront de se chamailler quant à l'irréalité des phénomènes rencontrés!
Le départ des acteurs vers d'autres horizons amène alors à la création d'une nouvelle équipe, avec l'arrivée de l'agent Doggett à la saison 8 puis de l'agent Reyes pour la suivante (et ultime) en 2001-2002. La recette reste la même avec cet antagonisme entre les deux partenaires et la continuité de la mythologie. Les histoires restent aussi captivantes, mais le public tend à bouder les nouveaux venus (qui étaient pourtant excellents) ce qui aboutira à la fin de l'aventure après neuf ans d'intrigues et de rencontres du troisième type, avant un dernier sursaut au cinéma en 2008: Régénération.
Il y eu un premier film (Combattre le Futur), plus épisode longue durée que vraie nouveauté dont l'histoire s'intègre entre les saisons 5 et 6, tout comme deux jeux vidéos dont un premier excellent tout sobrement intitulé X-Files The Game - point and click vidéo réalisé par les véritables auteurs et directeurs de la série, se déroulant entre les saisons 3 et 4 - suivi d'une bouse cosmique, sorte de survival-horror lorgnant vers l'action et répondant au doux nom de Resist or Serve. Les personnages secondaires de Byers, Langly et Frohike - journalistes au Bandit solitaire - ont eu droit à leur série dérivée: The Lone Gunmen: au coeur du complot. Moins sérieuse, plus drôle, c'est un p'tit plaisir pas très connu du grand public. Un peu plus célèbre est la série MilleniuM, créée par Chris Carter en 1996, et dont un cross-over à lieu dans un épisode de la septième saison de X-Files, portant le même nom. Enfin, je ne peux pas terminer cet article sans discuter des romans originaux sortis aux éditions J'ai lu, dont les différents auteurs se sont fort bien démenés pour atteindre un niveau d'excellence proche du maître Carter. Les derniers objets de ma collection étant les guides - l'un officiel et l'autre pas - traitant des trois premières saisons; ma préférence allant de loin au non-officiel.
Véritable symbole des années 90, cette série se doit de survivre au temps et d'être donné en héritage à nos enfants.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 21 octobre à 16:48
C'est tjrs sympa de lire des anciens fans :) Bon alors deux petites erreurs factuelles. La série n'a pas commencé le samedi mais le vendredi puis le dimanche. Reyes est aussi arrivé en saison 8.
Resist or serve moi j'ai adoré, pleind e références à la série et plein d'éléments mythologiques qui s'intégraient parfaitement.