Perchées sur la haute colline dominant l'Alfama et la Mouraria, les hautes tours crénelées du Castelo Sao Jorge revendiquent les origines les plus fantasmagoriques : un castrum celtique, le palais d'Ulyssse (Lisbonne se nommait Olyssipo), temple du soleil des Phéniciens, Grecs et Romains, puis une citadelle-alcazar maure jusqu'à la reconquête en 1147 par Don Alfonso Henriques, les Croisés et les Templiers.
La forteresse date de la moitié du 11ème siècle et compte onze tours. Elle prit le nom de Saint Georges sous le règne de Joao Ier qui avait épousé l'Anglaise Filipa de Lancaster.
La statue du saint protecteur de l'armée portugaise vous accueille dès l'entrée du porche, à gauche. Le château devint résidence royale entre le 12ème et le 16ème siècle, puis retrouva sa vocation militaire. Aujourd'hui, au milieu des jardins, ces murailles constituent un site magnifique, d'où l'on peut voir toute la cité.
C'est autour de son cloître, où sont entreprises des fouilles archéologiques, que la poésie des lieux est palpable : une série de rosaces à six et surtout à cinq branches (pentagrammes du rappel des cinq plaies du Christ).
On remarque aussi la blancheur de la colonne des âmes où des personnages sculptés d'une grande élégance s'élèvent en spirale vers le ciel. Une autre façon de concevoir l'assomption des âmes humaines, moins terrible que les figurations habituelles du Jugement dernier !Un peu plus loin, un chapiteau met en scène deux oiseaux s'abreuvant dans une coupe...qui évoque le Saint Graal (d'où dérive le nom du pays : Porto Graal).
Un des oiseaux lève le bec, évoquant l'âme qui s'élève dans la sagesse de Dieu, l'autre goûte le sang royal dans la coupe. Evidemment, toutes les sculptures ont un sens, que nous avons sans doute perdu...