source : Attac Montélimar, ici.
NON Monsieur : la retraite n’est pas l’essence de notre révolte… mais un catalyseur.
Sarkozy a perdu. Et la bataille, et la guerre, et la face. Devant une opinion nationale acquise au mouvement de contestation mais également, encore plus grave, devant l’opinion internationale, qui ne manque pas de critiquer sa gestion du conflit.
Même dans son propre camp, on lui demande de négocier, ce qu’il se refusait à faire jusqu’à présent. Monsieur préfère en effet employer d’autres ruses, entourloupes, et stratagèmes en tous genres : le mensonge, le mépris, la propagande…
je ne suis pas sûr que tout cela soit de nature à le grandir, à fortifier sa crédibilité (déjà bien ébranlée par les affaires) et à apaiser la colère du peuple, bien au contraire : voudrait-il souffler sur les braises, dans l’arrière-pensée machiavélique de détourner la violence qui ne manquerait pas de se produire alors à son profit, pour montrer à ses flancs d’extrême droite qu’il sait mater les récalcitrants, en utilisant la seule arme qui lui reste, cette force publique qu’il se voit déjà contraint d’employer, faute d’arguments recevables ?
On sent bien ici qu’il va pourtant être obligé de faire un geste d’apaisement, sous peine de passer pour l’irresponsable qu’il est déja un peu trop aux yeux de beaucoup. Cette situation ne peut se poursuivre sans dégâts collatéraux importants, et tout le monde le sait. Mais certains, et de plus en plus, qui ont déjà été si souvent mis à mal par ses réformes n’ont hélas plus grand chose à perdre.
Et c’est là que j’interviens : j’espère que les syndicats, aujourd’hui forts d’avoir mis le président à genoux, quoiqu’en dise ce gouvernement qui se complait dans la négation de la réalité, ne vont pas baisser leur pantalon pour des miettes symboliques qui n’auraient pas notre assentiment. Il faut que tout un chacun ait vraiment conscience que ce qui est en train de s’exprimer actuellement va au-delà de ces deux ans de retraite supplémentaire, ce qui n’est déjà pas rien en terme d’effort unilatéral, mais qui n’est pas le seul fondement de notre révolte.
Ce qui est en jeu, et plusieurs le savent et le disent, c’est un profond sentiment d’injustice fondamentale qui voit les puissances de l’argent gagner à tout coup sans aucun effort de leur part quand ceux qui sont en train de produire la richesse dans ce pays et dans les autres se voient exagérément spolier de leurs droits les plus essentiels.
Et ça, il faudra bien que ça se paie. Un jour, ou l’autre. Et peut-être même pas un grand soir, mais un paisible lendemain, quand personne ne s’attendra plus à rien…
« Dans les galeries aseptisées d’un égout à loyer modéré
des enfants insoumis plantent à même le béton
des tournesols de papier gras
La révolte est un plat qui se mange par grand froid… »