DN Solutions. Le site de e-commerce de But a été lancé fin 2009. Pourquoi avoir tant tardé ?
Il y a 4 ans, quand je suis arrivé, le site, plutôt limité, était loin d'atteindre des cimes en termes de visiteurs uniques. Deux ans plus tard, le site a embarqué un plus gros catalogue. La plateforme marchande est née ensuite, en novembre 2009.
Ce retard est notamment dû au fait que le modèle de But repose sur celui de la franchise. Il ne fallait en effet pas que le franchiseur But ne pénalise les magasins But franchisés. Le site devait donc être un apporteur d'affaires pour les points de ventes, soit 120 magasins intégrés et 98 magasins franchisés en métropole. Le site Internet pousse en effet le client à retirer ses marchandises en magasin et vient compléter la démarche intercanal de But. Le site rattrape désormais son retard et a affiché 3,5 millions de visiteurs uniques en août dernier.
Comment gérez-vous les paiements électroniques dans cette configuration ?
Le système de franchise a aussi compliqué les paiements électroniques car chaque point de vente dispose de sa banque. Chaque commande est reliée directement au système d'information du magasin, qui peut donc comptabiliser la vente. C'est Atos Origin, via sa solution SIPS, qui gère la ventilation des paiements et la délicate question de leur sécurisation. Fianet se charge de son côté de la labellisation et des audits de la sécurité.
Comment faites-vous face aux montées en charge ?
Nous sommes jeunes en matière de e-commerce et avons donc sans doute encore des choses à apprendre. De plus, notamment en raison du modèle expliqué précédemment, nos pics d'activité restent raisonnables et relativement modestes par rapport à certains pure players.
L'architecture a donc été pensée en fonction de ces charges, et reste assez standard. Le site s'appuie sur une ferme d'Easynet d'une vingtaine de serveurs. Nous avons le même hébergeur depuis 2007.
Sur quelles technologies et langages l'architecture repose-t-elle ?
La plateforme est essentiellement Open Source avec notamment du Linux et du PHP. Pour la gestion de la base de données et la réplication des serveurs, la technologie est signée Sybase. C'est une caractéristique héritée de notre système d'information, dont il fallait préserver la cohérence. Certaines applications Internet sont ensuite développées en interne, il nous arrive d'utiliser Zend Framework mais nous n'avons pas de framework spécifique.
Avez-vous souvent recours à des éditeurs tiers ?
Pour enrichir et améliorer notre catalogue ainsi que l'interface utilisateurs, nous avons récemment choisi la solution SaaS de Searchandising (soit Recherche + E-Merchandising NDLR) développée par Compario. Elle a pu récupérer la base de produits de GfK Encodex, et nous a dispensés d'un développement interne, qui aurait été plus long et plus coûteux.
Nous avons mis en place un partenariat avec Decade, spécialisé notamment dans le développement Internet. Cette SSII va aussi notamment s'occuper de l'intégration de la solution de Compario avec nos autres outils d'éditeurs tiers, tels qu'Adobe Scene7 ou Google Search Appliance, ou encore notre nouvelle application de réalité augmentée Playviz, de la société Previznet. Lancée en mai, cette dernière permet à l'internaute d'intégrer des meubles But virtuels dans la pièce qu'il aura prise en photo.
Comment optimisez-vous votre référencement ?
Nous avons un responsable dédié en interne pour l'analyse de trafic. En termes de SEO (Search Engine Optimization pour l'optimisation du référencement naturel NDLR), nous faisons appel à Aposition. Quant au SEM (Search Engine Marketing pour le référencement payant), c'est la société Résonéo qui s'en occupe.
Quelles sont vos politiques en matière de sécurité pour faire face aux menaces type XSS ou phishing ?
Notre hébergeur s'occupe de certains points, mais nous avons aussi l'intention d'agrandir notre équipe technique. Nous sommes actuellement 18, et les recrutements s'orientent désormais vers des spécialistes de la sécurité ayant eu de l'expérience dans les banques.
Vous ne semblez pas à cours de projets et de développements...
C'est aussi parce que nous partons de pas grand-chose. Il y a 4 ans, presque tout restait à faire, j'étais quasiment seul avec un énorme cahier des charges. Il y a eu depuis du chemin parcouru : nous avons désormais rattrapé voire dépassé certains concurrents. But s'est considérablement développé sur Internet : nous avons aussi lancé des blogs et misé sur des communications via Youtube.
Quels sont vos futurs projets ?
Pour la prochaine évolution, l'effort va se tourner vers la relation client. La solution développée par Aprimo devrait nous permettre d'améliorer nos campagnes d'emailing. Elle devrait être prête d'ici la fin de l'année.
Nous songeons également au développement d'une application mobile. Mais il s'agit d'éviter de se contenter de juste avoir le logo But dans l'Appstore. Le but est d'apporter de réelles interactions entre le mobile, le client et les magasins. Nous sommes d'ailleurs en train de déployer les codes barres à 2D, ce qui permet aux possesseurs de smartphones de scanner l'article et d'en obtenir des informations. Les tablettes, mais aussi nos bornes tactiles sont prises en compte dans nos développements.
Nous allons aussi changer l'outil permettant de concevoir à distance des cuisines.
Vincent Lévy est directeur Internet chez but international depuis 2006. Précédemment, il était responsable e-business chez Neodirect/Serap, qui l'employait depuis 2004, et directeur production Internet chez CsetID. Il a aussi été chef de produits Micro & Telecom chez Serap de 1993 à 2000. Vincent Lévy est diplômé de l'Edep.