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Tour de France 2011 : une prime aux grimpeurs

Publié le 19 octobre 2010 par Jeanpaulbrouchon

La grande famille du cyclisme s’est réunie comme à son habitude en cette fin du mois d’octobre pour la traditionnelle présentation du tracé du Tour de France de l’an prochain. Alberto Contador était absent. Il est actuellement suspendu à titre provisoire par l’Union Cycliste Internationale.
Christian Prudhomme, le concepteur de ce parcours n’a pas dérogé à ses habitudes en dévoilant un Tour axé sur la montagne avec une première semaine au cours de laquelle apparaissent des difficultés bien connues des cyclistes mais inédites en tant qu’arrivées d’étapes. « Voici un Tour pour un cyclisme audacieux », a dit Prudhomme ». Jugeons-en.
Le Tour part donc de Vendée le samedi 2 juillet. Prudhomme  apprécie le bord de mer. Il estime que le vent peut y jouer un rôle favorable ou défavorable au déroulement des premières étapes mais toujours source de satisfactions sur le plan sportif. C’est ainsi qu’après Monaco et Rotterdam, le grand départ du Tour est donné dans ce département vendéen dont une grande partie du territoire est baigné par les rives de l’Océan Atlantique.
On entre tout de suite dans le vif du sujet avec une absence de prologue mais une première étape qui se termine au sommet du Mont des Alouettes qui culmine à 232 m d’altitude et qui joua jadis un rôle prépondérant pendant les guerres de Vendée. Le lendemain, c’est un contre la montre par équipes de courte distance – 23 km – afin de ne pas figer le classement général. Puis la course file vers la Bretagne avec une arrivée inédite au sommet du Mûr de Bretagne (2 km d’ascension à 7% avec des passages à 15 %). Retour ensuite sur le bord de mer avec l’arrivée à Cap Fréhel, un site impressionnant par sa beauté sauvage où la mer a l’habitude de se parer des couleurs de l’émeraude. Lisieux, Le Mans et Châteauroux sont ensuite les villes visitées avant le franchissement du Massif Central.
Prudhomme a toujours apprécié les massifs intermédiaires qui ne permettent pas obligatoirement aux meilleurs de s’affirmer mais autorisent les audacieux à faire valoir leurs dons. Ce sera donc une arrivée à Super-Besse au sommet d’une forte dénivellation avant une traversée complète de la chaîne des Puys jusqu’à Saint-Flour et une première journée de repos au Lioran.
Le Tour se rend ensuite pour trois jours dans les Pyrénées avec deux arrivées au sommet (Luz-Ardiden avec le Tourmalet au programme et le Plateau de Beille). Deux étapes encadrant l’arrivée à Lourdes et le franchissement de l’Aubisque.
Place maintenant à la troisième semaine. Une troisième semaine corsée avec un déroulé destiné à ne fournir le vainqueur qu’au tout dernier moment. Le Tour va rester cinq jours dans les Alpes pour fêter dignement son 100ème passage au Galibier.
Le 9 juillet 1911, en effet, Emile Georget au cours de l’étape Chamonix-Grenoble passait le premier et seul en tête de la course au sommet du Galibier. L’exploit de Georget et la majesté des lieux avait inspiré à Henri Desgrange cette célèbre Ode au Galibier qui commence ainsi «  Oh Sappey ! Oh Laffrey ! Oh Bayard ! A côté du Galibier, vous n’êtes que de la pâle et vulgaire bibine ». Les temps ont changé. La route n’est plus ce chemin de terre qu’empruntaient les pâtres de la région dès la fonte des neiges mais le cadre est toujours majestueux et l’effort à fournir pour se hisser sur ce géant toujours aussi ardu. Pour célébrer cet anniversaire, le Galibier sera escaladé deux fois. La première après le passage à l’Izoard avec le Lautaret en approche pour une arrivée au sommet même du col à 2645 m d’altitude.
Et le lendemain même scénario. Toujours le Galibier au programme mais par l’autre versant, celui du Télégraphe, à mon avis le plus difficile, avec les longs faux-plats de Plan-Lachat, à la sortie de Valloire. Le tout avant une arrivée à l’Alpe d’Huez qui retrouve ainsi le Tour de France.
Et pour finir en beauté puisque nous sommes à la veille de l’arrivée à Paris, le seul contre la montre individuel du Tour sur une distance de 41 km autour de Grenoble sur un parcours que l’on nous annonce difficile.
La recette de cette année 2010 fut bonne. Elle est reconduite pour l’an prochain avec une prépondérance pour le massif alpin respectant ainsi la loi de l’alternance entre les deux massifs.
Certains ne manqueront pas de regretter l’absence de plusieurs régions. Mais il ne s’agit pas du Tour de la France comme du temps de Desgrange mais du Tour de France limité à 3 500 km, limité quant à la longueur des étapes et dans l’incapacité totale de déplacer les montagnes.
Le Tour de France n’est pas construit pour tel ou tel coureur. Cependant, en 2011, le grimpeur sera avantagé par rapport au sprinter et même au rouleur.
La liste des engagés est encore inconnue. L’UCI n’a pas encore divulgué son nouveau règlement.  Andy Schleck assistait bien à cette présentation mais comme tout le monde il ne sait si Alberto Contador sera parmi ses adversaires lors du mois de juillet 2011.
Enfin, Christian Prudhomme étant un homme qui a fait ses armes à la télévision a choisi des itinéraires aptes à soulever l’enthousiasme quant à leur beauté naturelle. Il n’y a en effet pas besoin de sondages pour savoir que les images fournies par la télévision (en 3 D en 2011) font l’admiration du monde entier
Le Tour de France fait l’admiration de tous en raison de son impact et de la rigueur de son organisation. Pour 2012, il y a 250 demandes de villes-étapes et 50 pour le Grand Départ. Parmi ces dernières, 30 émanent de l’étranger. La dernière en date est celle de Cracovie. Quant à la Chine du cyclisme, qui existe bel et bien, elle ne se contentera plus de l’heure quotidienne en direct à la TV mais de plusieurs heures de programme.

Jean-Paul


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