I. Star
Entendu ça et là sur les ondes des commentaires sur la couverture du dernier Têtu où Catherine Deneuve pose avec un mannequin nu et affirme qu'elle n'est pas la star froide que l'on imagine. Certes. Cela me rappelle une histoire moins connue : elle avait moins de chaleur en 1991 lorsqu'un magazine lesbien américain a été lancé sous le nom de Deneuve. Obligé de changer de nom en 1995 sous la menace d'un procès, le magazine lesbien a changé son nom pour Curve et reste aujourd'hui le principal magazine lesbien américain.
II. Vide spatial
L'hebdomadaire Marianne sort des extraits d'un rapport interne du CNRS de 2003 concernant les conditions d'obtention des thèses soutenues en 1999 et 2002 des célèbres frères jumeaux Igor et Grichka Bogdanov. Le rapport est d'une grande sévérité estimant que ces thèses n'ont pas de valeur scientifique et relève un dysfonctionnement dans le processus d'évaluation des doctorants. A propos de celle d'Igor, la CNRS écrit : "Rarement aura-t-on vu un travail creux habillé avec une telle sophistication". Ce qui est un compliment sur les capacités de communication des jumeaux. L'intégralité du rapport interne pourrait être rendue publique après avis de la CADA, voilà qui pourrait amener à plus d'humilité les frères Bogdanov qui ont chopé la grosse tête (au sens figuré, bien sûr). En attendant les inséparables crient au scandale et dénoncent une "Stasi" scientifique destinée à les discréditer (avec un rapport resté confidentiel pendant 7 ans !).
III. Central
La fermeture définitive du bar Le Central pour céder la place à une bijouterie m'a fait un pincement au cœur mais n'étant pas porté sur les épanchements nostalgiques publics je ne me suis pas arrêté lorsque le 6 octobre dernier je suis passé devant alors que l'on fêtait sa dernière soirée avant fermeture définitive. Certes, c'est tout un symbole qui disparaît ̶ on lira avec intérêt l'histoire du lieu retracée sur le site Hexagone Gay ̶ mais bien d'autres lieux qui égayèrent nos soirées ou nos nuits ont déjà disparu des mémoires pour que nous nous abstenions d'en faire la liste funèbre. Malgré tout, ce qui frappe avec la fin du Central c'est la fin d'une époque, à double titre. L'époque ouverte avec les premiers bars gays "ouverts" sur la rue sans le filtre des portes à sonnette et patte blanche à l'entrée. Un changement d'époque que certains théorisaient à l'extrême (dans la revue "Masques" par exemple) pour annoncer la fin d'un clivage homo/hétéro... à l'endroit même qui deviendra un "quartier gay" sinon un "ghetto", ce qui ne manque pas de sel rétrospectivement. La fin d'une époque "immobilière" aussi : par un renversement inattendu, le vieux Marais cheap des premiers bars gay est devenu le Marais chic dont la présence homosexuelle fait figure de cerise sur le gâteau. Du coup, progressivement, les magasins de gadgets inutiles, de fringues hors de prix, d'optique, de chocolats et que-sais-je-encore prennent le pas sur les simples troquets. Après la gloire déchue de Montparnasse, puis celle de la rue Sainte Anne, un nouvel essaimage en vue ?
IV. Lape & suce
Après Rachida qui mélange fellation et inflation, c'est au tour de Brice Hortefeux de parler du fichier des "empreintes génitales". Apparemment il y en a au gouvernement qui ont autre chose en tête que le mouvement social ou le futur remaniement !
V. Les gars de la Marine
Les deux camps opposés dans la guerre de succession pour le contrôle du FN en sont à couteaux tirés, au sens figuré bien sûr, ils n'en sont encore venus aux mains, pour l'instant. La feuille d'extrême-droite Rivarol a pris fait et cause pour Gollnisch et Jérôme Bourbon, le dirigeant de cette feuille de chou déclare qu'il ne peut pas rester neutre face à une Marine Le Pen qui est entourée de "juifs patentés et d'invertis notoires". Marine Le Pen a porté plainte pour "injures" (?). Interrogé, Bruno Gollnisch a déclaré qu'il n'avait pas à se désolidariser de propos qu'il n'avait pas sollicités. La compétition interne au FN est l'occasion de sentir les vieux remugles de l'extrême-droite.