un gouvernement en guerre contre tous… pour quelques uns.

Publié le 19 octobre 2010 par Mister Gdec

Au secours, l’ordre est de retour !

(On dirait bien  qu’ils ont choisi… La ligne dure)

Ils ont tout essayé. D’abord, tenter de ridiculiser les grévistes et les manifestants. Puis faire croire que la gauche n’existait pas, que l’opposition était absente du débat. Quand cela ne fut plus possible, la colère devenant trop visible, on commença à jouer de la propagande, des sondages bidonnés made in Opinionway, en adoptant des méthodes de comptage de manifestants de nature à minimiser l’impact des grèves, au point que les syndicats de Police eux-mêmes réprouvèrent cette logique et s’en émurent publiquement…

Puis on chercha à dresser les français les uns contre les autres, à prétendre que la majorité d’entre nous étaient favorables à leur projet, tout en jouant volontiers du violon avec l’archet du pragmatisme, sur tous les tons, sur toutes les cordes, histoire de nous tirer des larmes sur la nécessité bien triste mais soi-disant réelle de pratiquer cette réforme, selon eux la seule possible. Une rengaine à laquelle certains ténors du PS ne sont pas insensibles hélas… Quel manque d’imagination !

Vinrent ensuite la mobilisation des lycéens (rejointe aujourd’hui par les universités), dont on s’évertua en haut lieu à s’indigner en jetant l’opprobre sur ces méchantes sorcières et autres Raspoutine qui enrôlaient nos jeunes émasculés intellectuellement par des brigades rouges malfaisantes… Cette rituelle antienne droitiste de la manipulation des masses par des trotskystes et autres anarchistes que l’on nous ressert à chaque conflit… Pâle argument sans poids et sans saveur que même les jeunes ont su réfuter intelligemment.

Alors que le gouvernement se cramponnait jusqu’à hier encore à sa constante méthode Coué qu’il utilise depuis le début de ce conflit avec la fortune que l’on sait, en prétendant à qui veut bien l’entendre que le mouvement « plafonne, commence à s’essouffler » avec « jamais plus d’un million de personnes dans les rues » (dixit Fillon, ce que les faits contredisent...), voilà qu’il claironne maintenant que le conflit est en train de se radicaliser, comme s’il l’espérait secrètement… et qu’il évoque la nécessité de trouver des solutions efficaces et rapides pour procéder au déblocage du pays

En effet, Nicolas S. a entendu la voix de son maître, ou plutôt de sa maîtresse d’école (idéologique), qui vient de lui faire des reproches gentillets, mais qui pourrait bien élever la voix si ce foutoir continuait… La récréation est terminée ! Tous au boulot pour relever l’économie de la France, soyons sérieux ! Et puis, son frère compte sur lui, et le succès de l’opération « démolition des retraites » pour renflouer ses petites caisses personnelles…

Soudain, un doute affreux m’envahit : auraient-ils obtenu ce qu’ils voulaient, à travers toutes ces grèves, ces manifestations, jusqu’à leur apogée secrètement espérée, ces violences urbaines auxquelles on s’est déjà opportunément préparé  ?

En tous les cas, même la presse étrangère s’inquiète du grand foutoir qui règne en France, à juste titre... Et je doute que la réunion de la cellule de crise de ce soir nous apporte sur un plateau quelque renoncement symbolique que ce soit à cette réforme injuste et insupportable… Là où, dans le même temps, Goldmann Sachs renoue avec le profit… Pas de problème ! Continuez à trimer, les gars…

A qui profite le crime ?

« J’entends des bruits de bottes sortir d’un horizon déjà couvert de barbelés… »