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Juste avant le crépuscule / Stephen King, nouvelles lues par Michel Raimbault

Par Bibliomanu
Juste avant le crépuscule / Stephen King, nouvelles lues par Michel RaimbaultIl est enfin fini le temps où l'on ne trouvait que des classiques et des romans du terroir en livre audio. Fini aussi celui des boîtiers de huit, neuf, dix CD pour voir droit à un bouquin de 350/400 pages dans sa version papier. La dématérialisation des supports est passée par là, le MP3 aussi. Aujourd'hui, l'offre s'est considérablement étoffée, s'est ouverte à tous les genres, et rencontre même un certain succès. J'ai d'ailleurs été surpris de voir l'espace et le nombre de titres qui lui était dédiée dans des librairies. En me procurant Juste avant le crépuscule, le dernier recueil de nouvelles de Stephen King, j'ai même été étonné que le lecteur, Michel Raimbault, ait rempilé après avoir déjà assuré le boulot pour Duma Key, livre audio paru dans la même collection. Le succès serait tel que, comme au cinéma ou à la télévision, les auteurs se voient attribués une voix ? Je me suis renseigné, j'ai fureté de droite à gauche. Le cas est encore isolé, hormis pour certaines maisons d'édition audio qui procèdent de la sorte, plus par nécessité en raison de la taille de leur structure et sans doute de leur portefeuille qui ne leur permet pas forcément d' acheter des voix.
Quoi qu'il en soit, il m'a fallu un certain temps pour me défaire d'une sorte de gêne en entamant Juste avant le crépuscule et ce, pour deux raisons. La première étant que j'ai immédiatement rattaché la voix à celle du narrateur de Duma Key. Le livre était assez long, j'avais eu le temps de m'y habituer. Ensuite, s'agissant de nouvelles, il m'a semblé que la tonalité grave et rocailleuse de Michel Raimbault ne correspondait pas toujours à l'âge ou au sexe des personnages, surtout lorsque les textes étaient à la première personne. Puis j'ai passé outre et me suis laissé emporter par les histoires... quand je n'ai pas littéralement décroché.
Le credo de Stephen King en matière de création, c'est de dire que "la vérité est dans les détails". On ne peut effectivement pas lui enlever de s'appuyer sur les petits riens du quotidien ou même d'évoquer un objet de façon si particulière pour aussitôt susciter une ambiance, voire même donner une authenticité à son récit. C'est dans l'équilibre des détails que ses histoires me semblent plus ou moins réussies.
Dans Juste avant le crépuscule, certaines nouvelles sont longues, trop longues et ne m'ont présenté du coup que peu d'intérêt. Dans le cas de celles-ci, ça n'a pas fait un pli, à chaque fois, j'ai perdu le fil de ma concentration, je n'écoutais plus.
En revanche, ce sont les nouvelles les plus courtes que j'ai trouvées particulièrement percutantes, à l'image de Fête de diplôme, récit de fin du monde, ou bien encore Le Rêve d'Harvey que je vous invite chaudement à découvrir. Il y a trois autres très bons textes dans le lot et où ne s'applique pas systématiquement le sceau de l'angoisse ou de la terreur. Petites mentions personnelles spéciales à Laissés pour compte, sa manière à lui d'évoquer le 11 septembre, Muet, où un représentant profite d'avoir pris un auto-stoppeur sourd et muet pour lui raconter les frasques de sa femme, et enfin, Ayana, histoire dans laquelle le narrateur est confronté à des miracles. Je n'en dis pas trop volontairement afin de ne pas gâcher votre plaisir à la lecture, si vous décidez de vous y plonger.
Sur douze nouvelles, seulement cinq sortent vraiment du lot. C'est, je crois, le problème avec ce genre de recueils, où l'on croise du bon et du moins bon.
Juste avant le crépuscule, Stephen King, traduit de l'américain par William Olivier Desmond, lu par Michel Raimbault, audiolib, 2 CD MP3, 18 h 35 mn

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